Le fiasco de la gare de Lausanne, Badinter dénonce Poutine et des médecins qui bravent la suspension
REVELATIONS - Un rapport sévère sur le chantier de la gare de Lausanne
Des documents inédits obtenus par l'émission Temps Présent révèlent les coulisses d'une décision qui a choqué la Suisse romande: le report à 2037 de la fin des chantiers de la gare de Lausanne. Certaines parties des plans de modernisation du site vaudois y sont sévèrement critiquées par l'Office fédéral des transports (OFT).
Dans une autorisation de construire partielle, délivrée en octobre 2022 par l'OFT, on apprend que sur l'un des futurs quais de la gare, tels que conçus par les CFF, il existera un risque "qui exprime le danger pour les voyageurs qui attendent de quitter le quai d’être entraînés par le train qui démarre, ceci avec une forte probabilité". L'OFT écrit que "ce risque n'est pas acceptable" et qu'il est lié à une "conception déficiente" du quai en question.
On lit aussi que, selon l'OFT, "les CFF préfèrent prendre un risque létal (pénétration durable des voyageurs du quai surchargé dans la zone de danger, voire chute sur la voie, au moment de l’entrée du deuxième train sur la voie concernée) plutôt qu’un risque d’exploitation (dérèglement de l’horaire). Cette argumentation est insoutenable."
>> Plus de détails : Le report des travaux à la gare de Lausanne notamment dû à "un risque létal" pour les usagers
ENTRETIEN - Le réquisitoire de Robert Badinter contre Vladimir Poutine
Interrogé dans Tout un monde, Robert Badinter sonne la charge contre le président russe dans son ouvrage "Vladimir Poutine: l'accusation". Pour l'avocat célébrissime pour son combat contre la peine de mort, Vladimir Poutine est sans l'ombre d'un doute coupable de crimes de guerre et crimes contre l'humanité et il doit être poursuivi par la justice internationale.
"A l'aube du moment où il a donné l'ordre à ses troupes d'envahir l'Ukraine, Poutine a dit qu'il s'agissait d'une opération de police internationale destinée à protéger les Russes contre un génocide commis contre eux en Ukraine. Des paroles de dictateur à usage de propagande unilatérale", tranche Robert Badinter.
L'avocat de 95 ans se veut toutefois réaliste: juger Vladimir Poutine sera difficile. "Aussi longtemps qu'il sera président de la Russie, je ne crois pas qu'on le verra devant une juridiction internationale." En outre, poursuit-il, une bonne partie des pays de la planète estiment que cette guerre ne les concerne pas. Quant à la Chine, elle pense géostratégie à long terme.
>> Lire aussi : Robert Badinter: "Plutôt que perdre la face, Poutine plongera l'Europe dans la misère de la guerre"
ENQUETE - Des médecins suspendus qui continuent à exercer
Sur 36 médecins interdits de pratiquer en Suisse ces cinq dernières années, au moins un tiers continueraient à exercer, révèle une enquête de la RTS. Soit en restant dans le pays, soit en partant à l’étranger. Appelés pour vérifier s'ils sont toujours actifs, sur prétexte de vouloir prendre un rendez-vous médical, cette grosse dizaine de praticiens ont accepté la demande de consultation sans mentionner la perte de l'autorisation d'exercer.
Parmi les médecins sanctionnés, la RTS en a identifié quatre restés dans le même canton: deux psychiatres, un gastro-entérologue et un généraliste qui bravent l'interdiction. Une pratique illégale qui pourrait donner lieu à des plaintes pénales. Deux autres médecins se sont déplacés ailleurs dans le pays. Ils se situent dans une zone grise, puisque les autorisations sont cantonales, mais la loi sur les professions médicales prévoit qu’un canton qui interdit un praticien en informe les autres.
Enfin, sept sont partis à l’étranger, notamment en Allemagne, en Italie et en France. C’est le cas du médecin du Locle qui a été sanctionné par le canton de Neuchâtel l’année passée pour avoir abandonné du jour au lendemain son cabinet et sa patientèle. Il a aujourd'hui facilement retrouvé un cabinet dans le sud de la France.
>> Lire aussi : Certains médecins interdits trouvent le moyen de continuer à exercer
TEMOIGNAGE - La journaliste russe qui a dénoncé la propagande en direct à la TV
Le geste de Marina Ovsiannikova le 14 mars 2022, moins de vingt jours après le début de la guerre en Ukraine, avait fait le tour du monde: la journaliste russe avait brandi en direct à la télévision une pancarte dénonçant l'intervention de Moscou.
La scène n'avait duré que sept secondes, mais son retentissement a été mondial. Et la vie de Marina Ovsiannikova a été bouleversée, a-t-elle raconté dans Tout un monde: licenciement, interrogatoire, emprisonnement, surveillance et finalement fuite vers la France.
Un an plus tard, la journaliste juge que cette action "équivalait à un suicide", mais qu'elle était nécessaire "pour montrer au monde entier que les Russes ne sont pas tous en train de soutenir cette guerre, qu'ils peuvent protester et qu'il est nécessaire de défier cette propagande." A Paris, elle continue de dénoncer Vladimir Poutine comme un "traître" qui détruit son pays.
>> Lire aussi : Pour Marina Ovsiannikova, dénoncer la propagande russe en direct à la TV "équivalait à se jeter sous un char"
REPORTAGE - Le combat des personnes handicapées pour un salaire décent
L'accès au marché du travail demeure très difficile pour les personnes en situation de handicap et les salaires sont parfois dérisoires. Comment faire évoluer cette situation et comment gagner sa vie malgré son handicap? Mise au Point a donné la parole aux principaux intéressés.
Pour sa part, Nouh est passé par un atelier protégé. Il effectuait de la publication assistée par ordinateur au tarif de 2,50 francs de l'heure. Après une formation spécialisée, c'est très souvent la seule voie qui est proposée aux personnes en situation de handicap. Mais le jeune homme souhaite désormais travailler dans le marché ordinaire et il est appuyé dans sa démarche par Pro Infirmis.
Neeta a elle réalisé un apprentissage d'employée de commerce. Mais lors de la recherche de son premier emploi, elle a fait deux types de CV, dont un où elle ne précisait pas son handicap. "Pour les postulations où j'ai indiqué mon handicap, je n'ai pas reçu de réponse (...) On sent assez vite que les portes se ferment", se désole-t-elle. Et d'ajouter: "C'est aussi très vexant d'être discriminée alors qu'on a le même bagage professionnel."
>> Lire aussi : Travailler pour un salaire décent, le combat des personnes handicapées
RTSinfo