L'Association suisse des infirmières et des infirmiers (ASI) demande des mesures urgentes à l'échelle nationale pour améliorer les conditions de travail dans le domaine des soins, à l'occasion de cette journée placée sous le slogan "Our nurses, our future" - littéralement "nos infirmières, notre avenir".
En Suisse, 14'803 postes vacants ont été annoncés fin mars par Job Radar, dont 6884 destinés à des infirmières et des infirmiers diplômés.
Hausses de salaires
Parmi les mesures demandées figurent des augmentations de salaire, des réductions de temps de travail, une augmentation massive des indemnités pour les inconvénients de service, des jours de vacances supplémentaires ou encore des subventions pour la garde des enfants. Et d'appeler à la mise en oeuvre rapide de l'initiative sur les soins infirmiers, approuvée par le peuple en novembre 2021.
Même revendications du côté des syndicats Unia et Syna, qui appellent eux aussi la Confédération et les cantons à mettre sur pied des mesures similaires à celles exigées par l'ASI. Pour eux, la situation actuelle a des conséquences sur la population et ne garantit pas des soins sûrs. Unia prévoit des marches et des cortèges dans toute la Suisse.
Egalité de traitement
Dans le canton de Neuchâtel, une pétition munie d'environ 2100 signatures et émanant du Groupement des associations et syndicats de la santé, et une motion populaire avec 108 paraphes devaient être remises à la chancellerie en fin d'après-midi. Les deux textes demandent une égalité de traitement entre les fonctionnaires qui ont obtenu 2% d'indexation du renchérissement et les employés de la santé qui ont obtenu 1%.
Il est inconcevable que du personnel travaillant dans des missions étatiques différentes ne soit pas considéré au même niveau
"Il est inconcevable que du personnel travaillant dans des missions étatiques différentes ne soit pas considéré au même niveau", peut-on lire dans la motion émanant du syndicat SSP. Selon la première signataire du texte, l'infirmière Claudette Francoeur, la santé ne peut pas se gérer comme une entreprise qui doit faire des bénéfices. C'est un service public qui doit disposer de moyens pour accomplir sa mission.
Aucun mouvement de grève n'était prévu pendant la journée, a indiqué la présidente de l'ASI, Sophie Ley, à Keystone-ATS. Quelques actions ponctuelles étaient organisées par les sections cantonales de l'ASI, a-t-elle précisé.
Unia et le Syndicat des services publics (SSP) appellent le personnel infirmier à rejoindre la grève féministe du 14 juin, rappelant que plus de 80% des soignantes et soignants sont des femmes.
La pandémie affecte les conditions de formation
Les étudiantes et étudiants en soins infirmiers s'inquiètent de la qualité de leur formation. C'est ce qui ressort d'une enquête menée par l'ASI et Swiss nursing students (SNS) auprès de 910 apprenantes et apprenants en Ecole supérieure de santé (ES) et en Haute école spécialisée (HES) germanophones, francophones et italophones.
Une majorité d'entre eux (71%) estime que la pandémie de Covid-19 a eu des conséquences négatives, en Suisse romande cela concerne plus de 80% des étudiants. Seuls 10% ont indiqué avoir pu rattraper les cours de formation aux compétences qui n'ont pas pu être dispensés pendant la pandémie en raison des dispositions légales en vigueur.
Les étudiantes et étudiants rapportent en outre qu'ils ne se sont pas sentis suffisamment encadrés dans la pratique, pour laquelle ils ont été fortement mis à contribution.
ats/fgn