Les prix des médicaments protégés par un brevet sont en moyenne 5,4% plus bas dans plusieurs pays européens. Ceux tombés dans le domaine public coûtent 10,8% de moins. Les écarts de prix sont surtout frappants en ce qui concerne les génériques et les biosimilaires. A l'étranger, les premiers sont environ deux fois moins chers (-45,5%), les seconds ont un coût 27,5% inférieur.
"L'évolution des prix des médicaments ne suit qu'une seule direction, à savoir... vers le bas!", estime pourtant René Buholzer, le directeur d'Interpharma. "Les médicaments protégés par un brevet ne sont toujours pas plus chers qu'à l'étranger."
En comparaison, la Suisse peut se targuer d'être moins chère que le Danemark ou le Royaume-Uni. Par contre, les prix sont de respectivement 11% et 16% supérieurs qu'en Allemagne ou en France. "De plus, grâce aux contrôles réguliers des prix, l'industrie génère, chaque année, des économies récurrentes de plus d'un milliard de francs pour le système de santé", ajoute le directeur d'Interpharma.
Potentiel d'économies
Et René Buholzer de poursuivre: "ce qui est clair, en revanche, c'est que nous avons un problème structurel en ce qui concerne l'accès des patients à de nouveaux médicaments innovants. La focalisation politique sur les coûts met en péril la qualité des soins et l'accès des patients à ces derniers. Il faut à présent s'attaquer résolument à ces problèmes structurels".
Selon la directrice de Santésuisse, Verena Nold, un important potentiel d'économies existe, en particulier dans le domaine des médicaments dont le brevet a expiré. "Pour abaisser les prix des génériques et des biosimilaires au niveau européen, il faudrait les contrôler et les baisser en continu. Les payeurs de primes en profiteraient directement, car cela permettrait d'économiser un milliard de francs, ce qui correspond à 3% du montant des primes", précise Verena Nold.
La comparaison des prix avec l'étranger porte sur la période de janvier à avril 2023.
ats/juma