Le point sur les chiffres avancés par les opposants et les partisans à la loi sur le climat
Pour l'UDC, opposée au texte, cette loi va coûter 6600 francs de plus par an et par habitant. Pour les partisans, au contraire, ce texte qui ne prévoit aucune taxe va aider à faire la transition énergétique grâce aux subventions prévues.
La loi qui vise à sortir des énergies fossiles met en effet à disposition 200 millions par an sur 10 ans pour remplacer des chauffages fonctionnant au mazout, au gaz ou à l'électricité par des pompes à chaleur. Il faut encore ajouter 200 millions par an jusqu'en 2030 pour les entreprises qui utiliseront des technologies innovantes à des fins de production ménageant le climat. Ces sommes proviendront des caisses fédérales.
Scénario irréaliste de l'UDC
Pour contrer la loi sur le climat, l'UDC a cherché à calculer le surcoût total d'un passage à une énergie sans fossile d'ici 30 ans. Elle a choisi de se baser sur une étude publiée notamment par l'EPFL l'an dernier. Mais l'UDC a privilégié le scénario le plus coûteux et le moins réaliste avec un scénario dans lequel la Suisse produirait seule l'entier de son énergie. Elle serait donc en complète autarcie.
Ce plan ne fait pas partie des options retenues par la Confédération. De plus il ne fait pas sens, de l'aveu même de l'auteur. Il sera en effet toujours préférable de continuer à acheter une partie du courant à l'étranger, meilleur marché, à commencer par les carburants et les combustibles synthétiques. La somme de 6600 francs par an et par habitant représente une facture clairement surévaluée, selon plusieurs experts consultés.
Investir pour décarboner
Décarbonner la Suisse va tout de même coûter cher parce qu'il faudra investir massivement jusqu'en 2050 pour transformer le réseau de distribution, développer la construction de réseaux de chaleur et le photovoltaique.
En 2021, l'Association suisse des banquiers (ASB) a évalué les seuls coûts d'investissements que devront financer les banques et les entreprises à 387 milliards de francs pour les 30 prochaines années. Par habitant, cela représente 1300 francs par an. La somme peut paraître énorme, mais plus de la moitié (58%) de ces investissements devront avoir lieu de toute facon. Un chauffage, qu'il fonctionne à l'énergie solaire ou au mazout, doit être changé au bout d'un certain nombre d'années.
L'étude de l'ASB conclut que le marché suisse est en mesure de financer la transition qui profitera à l'économie et à nos PME.
Céline Fontannaz/lan