Feu à bord d'un vol EasyJet au départ de Genève: une vidéo montre le danger des batteries au lithium
Les 185 passagers du vol EZS1517 Genève-Amsterdam du 18 mai ont vécu un voyage mouvementé suite à un dégagement de fumée en cabine juste après le décollage. La fumée provenait d'un compartiment à bagages à main où un feu s'était déclaré.
Des passagers sont rapidement intervenus pour circonscrire les flammes, comme on peut le voir sur la vidéo fournie par une personne à bord. Plusieurs passagers ont été légèrement blessés. Selon de premières informations, une cigarette électronique serait à l'origine du départ du sinistre.
L'appareil a dû retourner à Genève après l'incident. Le vol a été reprogrammé le lendemain. EasyJet précise que "l'incident fera l'objet d'une enquête formelle, conformément aux procédures". La compagnie ajoute: "la sécurité de nos passagers et équipages est notre première priorité".
"On panique, parce qu’on est coincés dans un avion"
De retour en Valais, Julie et Jérôme, un jeune couple passager du vol, se remémorent ces longues secondes lundi dans le 19h30. "Beaucoup de cris, de gens qui se lèvent et essaient d’éteindre les flammes comme ils peuvent avec de l’eau ou avec leurs pieds. Cela crée de nombreux débris enflammés qui volent et qui ont brûlé pas mal de personnes dans l’avion", raconte Julie.
"Le temps se dilate. On a l’impression que tout est si rapide ou si lent", déclare Jérôme. Sa compagne poursuit: "On a l’impression que ça dure une éternité, alors que c’est vraiment que quelques secondes et que tout a été très vite éteint. Il y a cette odeur qui prend à la gorge et on panique, parce qu’on est coincés dans un avion."
Jérôme, blessé à un doigt, et une dizaine d'autres passagers recevront des soins une fois de retour à l'aéroport de Genève. Le couple a finalement rejoint Amsterdam le lendemain pour le week-end, avant de rentrer en Valais. Non sans un petit souvenir de ce périple: "On s’est fait un tatouage en lien avec le lithium", sourit Jérôme.
Sujet TV: Julien von Roten
Traitement web: ebz/ami
Les règles sur le transport de batteries
Les batteries au lithium, qui sont répandues dans toute une variété d'appareils électroniques, font partie de la catégorie d'objets considérés comme représentant un risque lors du transport en avion.
L'IATA (Association du transport aérien international) a ainsi développé toute une série de recommandations (en anglais) pour détailler dans quelles conditions les batteries peuvent être transportées.
L'Office fédéral de l'aviation civile (OFAC) les reprend de manière synthétique et les résume dans un graphique.
Chaque aéroport et chaque compagnie aérienne a ensuite ses propres règles concernant les batteries qu'elle accepte ou refuse de transporter.
Des batteries fragiles
Concernant les cigarettes électroniques, l'aéroport de Genève et EasyJet acceptent que chaque passager transporte une cigarette électronique et deux batteries de rechange dans les bagages à main. Ces appareils électroniques doivent être impérativement éteints et déconnectés durant le vol.
Or, dans le cas du voyage pour Amsterdam, la cigarette électronique aurait été laissée branchée à une batterie externe pour la recharger, selon les deux témoins interrogés par la RTS.
L'enquête devra établir les faits. Quoi qu'il en soit, les batteries au lithium inquiètent les compagnies aériennes. Une étude réalisée aux Etats-Unis montre que la majorité des incendies dans les avions sont dûs aux cigarettes électroniques alimentées par des batteries au lithium. Celles-ci sont fragiles, car elles ne supportent pas les chocs et les changements de températures ou de pressions.