Publié

La mue des préaux scolaires en milieux urbains

Des élèves dans le préau d'une école à Genève. [Genève - Salvatore Di Nolfi]
Les préaux des villes sont au cœur des enjeux futurs du canton de Vaud / La Matinale / 4 min. / le 24 mai 2023
De plus en plus de villes romandes cherchent à rendre leurs cours d'écoles plus inclusifs, et aussi plus accueillantes et accessibles aux habitants voisins en dehors des heures scolaires. Pour les autorités, les enjeux sont importants, notamment en matière d'écologie, d'égalité des genres ou encore de pédagogie.

Yverdon, Cossonay ou encore Vevey projettent de rendre leurs préaux plus verts ou plus inclusifs. La ville de Lausanne ambitionne de faire les deux et a déposé un préavis pour transformer ses quelque 50 cours de récréation.

A l'avenir, elles ne seront plus seulement un pauvre rectangle de bitume, mais un véritable lieu de vie des quartiers, puisqu'il est prévu d'arboriser ces espaces.

Pour que le tout soit adapté, l'Exécutif de la ville envisage de consulter la population et les enfants. Un projet qui doit encore être approuvé par le Conseil communal.

Dans le chef-lieu vaudois, cinq exemples concrets existent déjà, notamment le préau du collège de Coteau fleuri qui a été inauguré début mai. David Payot, Conseiller municipal de Lausanne, le présente mercredi dans La Matinale de la RTS: "On y distingue de nombreux espaces différents. En fonction de leurs préférences, les enfants trouvent leurs places."

Un espace plus inclusif

Pour observer les interactions dans les cours de récré, la Ville a mené une étude en collaboration avec des sociologues de l'Université de Lausanne. Elle constate que 80% de l’espace est occupé par 10% des élèves. Ainsi les garçons qui jouent au foot prennent toute la place, reléguant les autres élèves en marge.

Pour y remédier, les sociologues proposent de casser l'espace central pour offrir plusieurs petits lieux de rencontre.

Pour l'instant, il est trop tôt pour constater si Coteau fleuri a progressé sur le plan de l’égalité des genres, mais le concierge de l'école, Bekim Abazi, constate déjà un changement: "l'ambiance est différente, des familles du quartier viennent souvent nous rejoindre, c'est magnifique".

Rendre l'espace aux habitants du quartier

En aménageant les lieux de manière ludique, en clarifiant leur statut en "espace publique à priorité enfants", l’idée est de les rendre aux habitants en dehors des heures d’école. Mais aussi de diminuer les incivilités et les déprédations.

Le pari est réussi, selon David Payot, "les lieux donnent envie de se les approprier, c'est un des enjeux, afin qu'ils restent respectés et accueillants".

Car le collège se trouve dans une zone particulièrement densifiée avec de nombreux immeubles et peu d'espaces dégagés. "C'est un quartier populaire, construit à la fin des années 70 et 80, plusieurs de ses logements sont subventionnés. Ici, l'espace public est important, chacun n'a pas son espace, son jardin, sa villa", explique le Municipal.

Pour lutter contre le réchauffement urbain, d'ici 2040, les autorités projettent également d'arboriser la moitié des surfaces des cours d'école.

Sujet radio: Noriane Rapin

Adaptation web: Miroslav Mares

Publié