Le Conseil fédéral reprend à son compte mercredi le projet de vendre des chars Leopard 2 désaffectés pour qu'ils soient mis à disposition de l'Allemagne. Ces 25 chars sont destinés à l'entreprise allemande Rheinmetall, qui les a produits, si le Parlement suisse donne son feu vert lors de sa session d'été, qui commence fin mai.
La commission compétente du Conseil national avait demandé fin mars la mise hors-service de 25 chars à la condition qu'ils soient revendus à leur fabricant en Allemagne. Le Conseil fédéral soutient cet avis, estimant que, parmi les 96 véhicules immobilisés, seuls 71 sont nécessaires à l'avenir pour les besoins de l'armée.
En février, l'Allemagne avait demandé à la Suisse de revendre des chars désaffectés. Elle s'était engagée à ne pas les transférer à l'Ukraine, mais à les garder pour l'Allemagne ou pour d'autres partenaires de l'OTAN ou de l'UE désireux de compléter leur propre armement.
"Aucune affectation prévue"
De nombreux pays européens ont fourni une partie de leur contingent de chars Leopard 2 à l'Ukraine pour l'aider à combattre l'invasion russe. Ces chars sont jugés bien plus performants que les blindés de l'époque soviétique en service dans l'armée de Kiev. Les chars suisses pourraient donc permettre de compléter leur parc de blindés ou de répondre aux besoins en pièces de rechange.
Le Conseil fédéral note que pour ces 25 unités déclarées hors service "aucune affectation n'est prévue, celles-ci pourront donc être mises hors service et être revendues sans que cela se fasse au détriment de l'armée" suisse, souligne le communiqué. Si le parlement se montre favorable, le gouvernement s'est engagé à examiner une demande d'exportation.
À lire aussi: Une commission valide le principe de vendre 25 chars Leopard en Allemagne
Contexte délicat sur la neutralité
Le débat sur la neutralité agite la Suisse depuis l'invasion russe de l'Ukraine. Si la Suisse ne fait pas partie de l'Union européenne, le pays a adopté toutes les sanctions instaurées contre la Russie par Bruxelles, il s'est en revanche montré inflexible sur sa neutralité militaire.
Bien que pressé par Kiev et ses alliés d'autoriser la réexportation vers l'Ukraine d'armes et de munitions vendues par la Suisse, le gouvernement a jusqu'à présent balayé les demandes formulées par l'Allemagne, l'Espagne et le Danemark. Diverses initiatives sont en cours au Parlement en vue d'assouplir ces règles mais aucune décision n'est attendue avant plusieurs mois.
thc avec agences