Le rapport sur le climat a été approuvé à près de 70%. L'année précédente, il avait été accepté à 76%. Pour l'Australian Centre for Social Responsibility et l'ONG Shareaction, le rapport ne va pas assez loin et elles avaient demandé plus de détails sur les investissements dans le charbon et les objectifs climatiques visés par le groupe. Les conseillers en actionnaires ISS et Glass Lewis soutenaient cette demande.
Le conseil d'administration s'opposait à la demande et il a été suivi par près de 71% des droits de vote. Il a précisé reconnaître que certains actionnaires (30,25%) avaient choisi de s'opposer au rapport sur le climat et que "29,20% des actionnaires ont choisi de soutenir la résolution" en question.
Critiques récurrentes
Dès l'entrée du Théâtre-Casino de Zoug, où se tenait l'assemblée générale, des militants de l'ONG Yukpa Solidarity Network étaient présents (lire encadré). La stratégie de Glencore dans le charbon fait l'objet de critiques récurrentes, y compris de la part d'investisseurs qui ne veulent plus y être exposés dans leurs portefeuilles de placements.
En 2020, le fonds souverain de Norvège l'avait placé sur sa liste d'exclusion et en 2021 le fonds activiste BlueBell Capital avait pris une participation pour faire pression pour que Glencore sépare le charbon du reste de ses activités, affirmant qu'il ne s'agit plus "d'une matière première d'avenir".
Glencore s'accroche au charbon
Mais à la différence de concurrents comme Anglo-American ou Rio Tinto, Glencore s'accroche au charbon, expliquant vouloir gérer ses mines de manière responsable jusqu'à ce qu'elles arrivent à épuisement.
Le charbon est une des ressources qui doit être "rapidement réduite" pour limiter le changement climatique, avait déclaré à l'AFP Kevin O'Reilly, responsable de campagne chez ShareAction, qui espèrait que ce vote soit "un signal pour Glencore" pour le pousser à engager des discussions avec les investisseurs.
Les dirigeants de Glencore avaient appelé à voter contre cette résolution, estimant qu'elle n'est pas dans l'intérêt de l'entreprise.
ats/fgn
Une cinquantaine de manifestants devant l'assemblée à Zoug
Environ 50 personnes ont protesté devant l'assemblée de Glencore vendredi à Zoug.
Les manifestants reprochent au géant suisse des matières premières de contribuer au réchauffement climatique et de violer les droits des indigènes en Colombie, où le groupe actif dans le négoce des matières premières et l'exploitation minière s'est encore renforcé l'an passé en rachetant des parts d'une mine de charbon.
"Glencore out" ont scandé les manifestants lors de l'arrivée des actionnaires au casino théâtre de Zoug. Il n'y a pas eu d'incident, a constaté sur place un correspondant de l'agence Keystone-ATS.
Les activistes du climat et des groupes de défense des droits humains avaient appelé à manifester. Ils ont demandé une "justice climatique" et des "droits pour la population indigène".
Les manifestants ont aussi critiqué la politique financière du canton de Zoug. Avec sa stratégie de faible imposition, le canton a attiré de manière ciblée des entreprises comme Glencore.