Quelque 4 milliards de francs sont demandés pour cinq projets alémaniques. Le tronçon Wankdorf-Schönbühl (BE) doit être élargi à huit voies, contre six actuellement. Le tronçon de Schönbühl-Kirchberg (BE) doit lui passer de quatre à six voies. Les tunnels du Rosenberg (SG), du Rhin (BS/BL) et de Fäsenstaub (SH) doivent quant à eux être dédoublés.
Ces travaux doivent être réalisés d'ici 2030. L'économie et la population ont besoin de transports qui fonctionnent, autant dans les villes que dans les agglomérations ou à la campagne, a relevé le conseiller fédéral en charge des Transports Albert Rösti.
Aucun projet romand n'avait reçu le feu vert gouvernemental pour cette étape. Les députés en ont décidé autrement: ils ont inclus l'axe Le Vengeron (GE) - Coppet (VD) - Nyon (VD) dès 2023, initialement pas prévu avant 2030, par 104 voix contre 84.
Les coûts des deux projets concernant cet aménagement s'élèvent à 911 millions de francs. La mobilité en Suisse romande doit aussi être améliorée, a estimé Philipp Matthias Bregy (Centre/VS).
Soutien des cantons et des communes
Un réseau autoroutier moderne est une condition sine qua non pour gérer adéquatement les flux de trafic, a souligné Marco Romano (Centre/TI) pour la commission. C'est une question de sécurité mais aussi d'impact sur la qualité de vie locale si le trafic est dévié sur les routes secondaires, selon lui.
Une coordination en la matière est demandée par les cantons et les communes concernées, a-t-il encore avancé. Ceux-ci soutiennent les projets, quel que soit le bord politique de leur gouvernement car il s'agit de construire les infrastructures qu'attend la population, a appuyé Albert Rösti.
La gauche et le PVL opposés
La gauche et les Vert'libéraux sont montés au créneau tout au long du débat. Après avoir échoué à renvoyer le projet au gouvernement, ils ont essayé d'en réduire la portée.
"Les autoroutes sont des aspirateurs à voitures", a déclaré Isabelle Pasquier-Eichenberger (Verte/GE). Et de mentionner que le trafic routier est aujourd'hui responsable de 37% des émissions de CO2 en Suisse.
Davantage de routes signifie davantage d'embouteillages, a abondé Jon Pult (PS/GR), qui a estimé que les extensions ne feraient qu'aggraver les problèmes. Florence Brenzikofer (Verte/BL) a déploré la perte de terres cultivables et de forêts au profit de ces extensions.
Déneigement et parois antibruit
Les routes nationales nécessitent par ailleurs un entretien constant et coûteux. Il faut combler les nids de poule, déneiger les voies ou encore installer des parois antibruit ou des passages pour animaux sauvages. Actuellement, les besoins tournent autour de 2,2 milliards de francs par an. Le gouvernement demande donc quelque 8,8 milliards pour la période entre 2024 et 2027. Le National a donné son aval par 162 voix contre 29, au grand dam des Vert-e-s.
Les milieux écologistes fustigent ces investissements. Différentes associations ont déjà menacé de lancer un référendum si ceux-ci passent la rampe du Parlement. Les Vert-e-s envisagent un soutien. Les Jeunes Verts ont de leur côté annoncé mardi soir qu'ils soutenaient le référendum.
Dans la foulée, les députés ont accepté, par 124 voix contre 68, un postulat de commission visant à étudier l'aménagement d'un corridor sur l'autoroute A2 en direction de la frontière italienne à Chiasso (TI). Dès que les moyens le permettront, un rapport doit établir comment désengorger le trafic sur les routes secondaires avoisinantes.
Faute de temps, les députés n'ont pas pu se prononcer sur le montant de 1,6 milliard destiné aux transports dans les agglomérations. Ce débat est reporté à mardi prochain.
ats/boi