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Le Conseil fédéral allège les normes pour l'abattage du loup

Le Conseil fédéral facilite le tir du loup. Les dégâts causés par les 250 loups recensés en Suisse sont jugés trop importants.
Le Conseil fédéral facilite le tir du loup. Les dégâts causés par les 250 loups recensés en Suisse sont jugés trop importants. / 19h30 / 2 min. / le 2 juin 2023
Le Conseil fédéral a adopté vendredi une révision partielle de l'ordonnance sur la chasse visant à répondre aux défis auxquels sont confrontés les cantons de montagne. Le texte, qui facilite l'abattage du loup, entrera en vigueur le 1er juillet.

L'objectif du gouvernement est d'apaiser la situation en montagne en attendant la mise en oeuvre de la nouvelle loi sur la chasse adoptée par le Parlement. Les loups isolés pourront désormais être abattus s'ils représentent un "grave danger" pour l'humain, indique le Conseil fédéral. Les individus isolés pourront également être tués lorsqu'ils se trouvent sur le territoire d'une meute, car ils peuvent y causer des dommages.

>> Lire aussi : Les mesures pour gérer la coexistence avec le loup ne sont pas suffisantes pour le PLR Vaud

Les seuils abaissés

Le seuil de dommages a été abaissé: dans les régions où des loups isolés ont déjà provoqué des dégâts, un animal pourra être abattu lorsqu'il a tué six animaux de rente en quatre mois, contre dix actuellement. Dans les régions abritant des meutes, le seuil est désormais fixé à huit animaux tués.

Les blessures importantes aux vaches, chevaux, alpagas ou lamas (qui ont un statut particulier par rapport aux autres types d'élevage de rente) seront désormais également prises en compte. Pour ces bêtes, le seuil autorisant un tir est abaissé à un seul animal tué contre deux jusqu'à présent, qu'il s'agisse d'un individu isolé ou d'un membre d'une meute.

Les cantons peuvent en outre renforcer la régulation du loup dans les régions abritant plus d'une meute, précise le gouvernement. L'ordonnance prévoit que "deux tiers au maximum des jeunes animaux nés dans l'année" peuvent être abattus.

Par ailleurs, un loup d’une meute peut dorénavant être immédiatement abattu s’il constitue de manière "soudaine et non prévisible" une menace pour la vie ou l’intégrité corporelle des personnes. C'est par exemple le cas s'il s'approche "en montrant des signes de menaces sans avoir été provoqué". Dans un tel cas d'urgence, un tir ne nécessite pas l'autorisation de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV).

>> La réaction dans le 19h30 de Nicolas Bourquin, chef du service Chasse, Pêche et Faune à l'Etat du Valais :

Nicolas Bourquin, chef du service Chasse, Pêche et Faune à l'Etat du Valais, se félicite que le tir du loup soit facilité
Nicolas Bourquin, chef du service Chasse, Pêche et Faune à l'Etat du Valais, se félicite que le tir du loup soit facilité / 19h30 / 2 min. / le 2 juin 2023

Protéger l'économie alpestre

Cette révision vise à répondre aux problèmes auxquels doit faire face l’économie alpestre, souligne le Conseil fédéral. Les attaques contre les animaux de rente se sont multipliées en montagne: on en dénombrait 1500 l'an dernier, principalement contre des moutons.

La Suisse compte actuellement environ 250 loups et 26 meutes, soit 100 individus supplémentaires sur une année, et les effectifs continuent de croître.

Le gouvernement rappelle par ailleurs que la Confédération a mis à disposition, début avril, 4 millions de francs supplémentaires destinés à renforcer la protection des troupeaux. Ces moyens visent à financer diverses mesures urgentes, que les cantons peuvent solliciter.

>> Voir aussi :

Des bénévoles sont formés à la surveillance des troupeaux dans les alpages pour les protéger des loups.
Des bénévoles sont formés à la surveillance des troupeaux dans les alpages pour les protéger des loups. / 12h45 / 2 min. / le 1 mai 2023

jop/boi avec ats

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Le Groupe Loup ni surpris, ni inquiet

Interrogée dans Forum, Isabelle Germanier, responsable romande du Groupe Loup Suisse, n'est pas surprise par cette décision, qui "reste totalement correcte". Le but de son association est d'assurer la survie du loup en Suisse et les effectifs grandissent de manière exponentielle aujourd'hui.

A ses yeux, même si on effectue quelques tirs dans des conditions très précises et avec des lois très strictes, "ça n'entamera pas la survie du loup sur le territoire helvétique".

Isabelle Germanier relève toutefois que le tir "doit être le dernier recours: la loi le dit, on peut procéder au tir quand le loup attaque des animaux qui sont en situation protégée". Le tir doit être la dernière solution mise en oeuvre pour faire stopper les attaques ou éviter la dispersion de comportements non souhaitables, conclut-elle.

>> L'interview d'Isabelle Germanier dans Forum :

Les loups pourront être abattus plus facilement en Suisse: interview d’Isabelle Germanier
Les loups pourront être abattus plus facilement en Suisse: interview d’Isabelle Germanier / Forum / 5 min. / le 2 juin 2023