Les consultations pour les allergies se multiplient avec des concentrations record de pollens

L'allergie au pollen n'est pas une maladie anodine. Non traitée, elle peut entraîner de l'asthme. Et face au rhume des foins, il faut soit se faire prescrire des antihistaminiques, soit se faire désensibiliser pour diminuer les symptômes. Et c'est une procédure lourde qui dure trois ans.

Dans tous les cas, il faut consulter, mais les délais d'attente peuvent aller jusqu'à six mois. Et en plus, ils continuent de se rallonger, explique le docteur Yannick Muller, responsable du Pôle d'allergologie au CHUV, lundi dans La Matinale.

"L'allergologie est de plus en plus sollicitée, c'est certain. Actuellement, les délais d'attente augmentent de mois en mois. Je n'ai pas de chiffres exacts, mais c'est sûr que la consultation est très sollicitée."

Hausse de 20 à 30% des consultations

La situation est similaire aux Hôpitaux universitaires genevois. Interrogée par la Tribune de Genève samedi, l'institution indique une hausse de 20 à 30% des consultations pour soigner une allergie au pollen. Cette augmentation laisse entendre une forte hausse du nombre de personnes allergiques, mais Yannick Muller estime que les experts ne disposent pas de suffisamment de données pour l'affirmer.

"La dernière étude de population que je connaisse sur la Suisse a plus de 20 ans. Donc je ne pense pas qu'on ait les chiffres pour affirmer la hausse des cas d'allergies au pollen. Ce ne sont que des impressions que l'on pourrait avoir. Il faudrait faire des études", poursuit l'allergologue.

Le Centre d'Allergie suisse estime tout de même qu'une personne sur cinq est allergique au pollen aujourd'hui contre une sur 100, il y a 100 ans.

>> Ecouter à ce sujet : Podcast - Pourquoi on est allergique au pollen?

Podcast - Pourquoi on est allergique au pollen?

Le rôle de la météo

Les concentrations de pollens, notamment les graminées, atteignent des niveaux record. La faute revient à une météo qui a particulièrement favorisé le phénomène, explique Olivier Duding, météorologue à MétéoSuisse.

"Nous sommes en fait en pleine période de graminées. Juin, c'est la haute saison. Et puis effectivement, un temps sec, ensoleillé, sans précipitation, et en plus un peu de bise, ce sont tous des éléments qui sont favorables pour la dispersion des pollens de graminées. Il faut vraiment que le temps soit ensoleillé et sec pendant la période principale des graminées, simultanément, pour favoriser cette forte dispersion de pollen. C'est pour cela que des années sont plus ou moins intenses."

>> Les explications dans La Matinale d'Olivier Duding, météorologue à MétéoSuisse :

APA / Keystone - ©Robert Jaeger

Sujet radio: Mohamed Musadak

Adaptation web: Julien Furrer