Pour la première fois, un Suisse à la tête du Conseil de l'Agence spatiale européenne
Dès le 1er juillet prochain, les missions qui attendent Renato Krpoun seront variées. Mais il s'agira avant tout de diriger les travaux du Conseil de l'Agence spatiale européenne (ESA) et d’assurer la préparation de ses décisions en étroite coopération avec les vingt-deux Etats membres.
On est en train de développer une stratégie pour l'exploration future et les vols habités
"Ensemble nous allons notamment nous poser la question: 'où allons-nous aller dans le futur concernant le spatial?'", résume l'ancien étudiant de l'EPFL sur le plateau du 19h30 mercredi.
Un défi de taille
Comme il l'explique dans le 19h30, c'est un défi de taille qui l'attend, alors que l'Europe est à la traîne en matière de vols commerciaux et est dépendante des Etats-Unis pour les vols habités.
"En effet, l'Europe n'a pas vu venir SpaceX qui est très rapidement monté en puissance", déplore-t-il, notamment avec ses lanceurs réutilisables qui permettent de baisser considérablement les coûts d'un lancement de fusées.
Avant de poursuivre: "Mais là on est en train de mettre en place Ariane 6 qui devrait être lancée dans quelques mois. Et on étudie aussi la question de la réutilisation des fusées."
Concernant les vols habités, Renato Krpoun assure que l'agence spatiale européenne est sur les rangs. "On est en train de développer une stratégie pour les vols habités."
La Suisse a le vent en poupe
La nomination de Renato Krpoun coïncide avec l'entrée à l'ESA d'un autre Suisse, le Biennois Marco Sieber, qui fait partie des cinq nouveaux astronautes actuellement en formation à Cologne au sein de l'institution spatiale européenne.
De quoi dire que la Suisse a le vent en poupe dans le domaine spatial? "Cela montre en tout cas que la Suisse est perçue comme un partenaire fiable au sein de l'Europe sur la question", répond Renato Krpoun.
Et les retombées pour la Suisse sont énormes, notamment pour l'industrie et la recherche. "On a des industriels en Suisse qui travaillent sur les missions spatiales. On vient d'ailleurs de lancer une sonde vers Jupiter avec quatre instruments suisses à son bord."
"Donc le spatial en Suisse, ça bouge", conclut-il. Une visibilité toujours plus importante qui aidera certainement, selon lui, à assurer la relève.
Propos recueillis par Gabriel de Weck
Texte pour le web: Fabien Grenon