Modifié

Audrey Golay, cascadeuse de cinéma vaudoise: "Il faut avoir une confiance totale en ton équipe"

Fascinée depuis l’adolescence par les cascades dans les films, Audrey Golay, issue d'une famille de gymnastes, en a fait son métier. La Romande basée à Paris travaille pour le cinéma et la télévision. Entre un tournage et un essayage de costume, elle donne son avis sur le documentaire "Cascadeuses".
Docu réactions "Cascadeuses"
Docu réactions "Cascadeuses" / Docu réactions / 4 min. / le 12 juin 2023

Le documentaire d’Elena Avdija semble indiquer que les cascadeuses sont souvent amenées à doubler des rôles de femme battue. Audrey Golay, quant à elle, n'a jamais dû tourner des scènes de violence conjugale. "Je joue beaucoup de policières", constate la Vaudoise qui affronte régulièrement des criminels et enchaîne les tournages depuis 2020. "Quand on fait de la cascade, on meurt beaucoup, on chute, on se prend des coups mais c’est aussi pour cela qu’on fait appel à des cascadeuses."

En ce moment, il y a une vague de femmes fortes, de super héroïnes : ce sont de beaux rôles à doubler.

Audrey Golay, cascadeuse et acrobate

Le documentaire "Cascadeuses", à voir jusqu'au 11 septembre:
Cascadeuses

"Le cinéma évolue et en ce moment, il y a une vague de femmes fortes, de super héroïnes. Ce sont de beaux rôles à doubler" se réjouit Audrey Golay qui vient de travailler sur "Voleuses", première réalisation pour Netflix de l’actrice et réalisatrice Mélanie Laurent. Un thriller d'action qui sortira fin 2023 avec un casting cinq étoiles: Adèle Exarchopoulos, Isabelle Adjani et Philippe Katherine. La Vaudoise a également collaboré à la série "Tout va bien", portée par Virginie Efira et Nicole Garcia, bientôt diffusée sur Disney+.

Les cascades d'Audrey Golay : démonstration

La cascade, c’est toi, face à toi-même.

Audrey Golay, cascadeuse et acrobate

"La cascade, c’est un peu toi face à toi-même. Ce sont souvent des défis personnels qu’on se lance" explique Audrey qui admet avoir toujours une petite appréhension avant les cascades. Pour éviter les blessures, chaque scène est chorégraphiée. "Avant de partir sur un tournage, je me renseigne autant sur mes partenaires que sur la difficulté de la scène à jouer. Il faut avoir une confiance totale en ton équipe."

Lorsqu'un pilote de moto percute une cascadeuse, il doit être dans les bons timings. La même précision est exigée pour les combats. "Quand tu prends feu, l’équipe qui te prépare et te badigeonne de gel doit être au taquet, comme celle qui va t’éteindre à la fin de la scène," explique encore la Vaudoise.

De Morges à Paris, parcours d'une cascadeuse

Depuis 2020, Audrey Golay enchaîne les tournages. Issue d’une famille de gymnastes vaudois, la trentenaire a grandi à Denges, près de Morges. À 15 ans, elle commence les sports de combat. Son CFC de commerce en poche, elle fait son premier stage de boxe thaï en Thaïlande.

À 27 ans, elle se forme au Campus Univers Cascades et s’établit à Paris. Elle décroche son premier contrat d’acrobate au parc Astérix puis part travailler pour le Cirque du Soleil à Las Vegas. C’est après la pandémie de Covid qu’Audrey se spécialise dans les tournages de films. Aujourd’hui, elle double de grandes actrices françaises dont elle taira les noms. Sa devise: rester discrète, invisible... "Dans ce métier, lorsqu’on te remarque, c’est que ta cascade est ratée", rappelle-t-elle humblement, un sourire en coin.

Les documentaires RTS, Muriel Reichenbach

Publié Modifié