La crise du Covid-19 a mis au jour certaines faiblesses systémiques du secteur culturel, constate le gouvernement. La situation de nombreux acteurs des milieux culturels est précaire, notamment en matière de sécurité sociale.
Parallèlement, le virus a contribué à l'accélération de tendances déjà existantes, telles que le recours de plus en plus fréquent au streaming. La pandémie a aussi démontré, aux yeux du Conseil fédéral, que "le succès de la politique culturelle passe par une étroite collaboration entre les différents acteurs étatiques, la société civile et le secteur privé".
Avec cette pandémie, "on s'est rendu compte à quel point la culture est un liant pour la société, et un facteur important de cohésion et de réflexion sur notre propre identité", estime par ailleurs le conseiller fédéral en charge de la culture Alain Berset, interrogé vendredi dans l'émission Forum.
L'Office fédéral de la culture (OFC) a ainsi analysé les enjeux actuels de la culture en Suisse au terme de la crise sanitaire. Au terme de cette analyse, l'OFC, Pro Helvetia et le Musée national suisse ont décidé de réorienter leurs activités dans six champs d'action.
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Meilleures conditions-cadres
Dans le domaine de l'environnement professionnel des acteurs de la culture, la Confédération compte prendre des mesures en faveur d'une rémunération équitable et d'un renforcement de leur sécurité sociale. Elle souhaite des conditions-cadres équitables, en prenant en compte les recommandations des associations professionnelles.
"Beaucoup de gens qui travaillent dans la culture ont un statut très précaire. On a affaire à un domaine où il y a souvent des emplois très partiels, des contrats à durée très indéterminée et des types d'emplois peu compatibles les uns avec les autres. Et cela crée beaucoup de problèmes pour la stabilité sur le plan du revenu et de la prévoyance", constate Alain Berset au micro de la RTS.
Selon le conseiller fédéral, la particularité de la réalité sociale et professionnelle des acteurs culturels doit être reconnue et intégrée dans les systèmes sociaux actuels. "Cela passe notamment par des rémunérations adaptées au fait qu'elles doivent aussi servir à financer la retraite", souligne-t-il.
L'idée de créer un Centre de conseil et de services pour les acteurs culturels qui traiterait notamment les questions relatives aux cotisations et aux assurances sociales sera étudiée.
BD mieux soutenues
Parallèlement, la Confédération souhaite adapter l'encouragement à la culture, de sorte qu'elle considère mieux les phases de travail avant et après la production. Elle veut aussi mieux tenir compte des nouvelles formes numériques et hybrides de production et de diffusion dans ses activités d'encouragement. Les offres de soutien dans les domaines de la bande dessinée, de la littérature graphique et de la photographie seront renforcées.
Le patrimoine, lui, doit être valorisé. La stratégie pour une culture du bâti doit être développée. Elle s'accompagne de mesures visant à soutenir la durabilité dans le secteur et à promouvoir la cohésion sociale. Enfin, la Confédération souhaite accroître la coopération et la coordination dans le domaine culturel.
Une enveloppe globale de 942,8 millions de francs avait été sollicitée pour la précédente période.
ats/edel