Après le drame de Thônex, la commune appelle à l'apaisement

Dimanche 28 mai, une altercation entre une bande de mineurs et un jeune couple dégénère. Lui a 18 ans et elle, plus jeune, est enceinte. Une dispute éclate avec le groupe d'adolescents mixtes. L'un d'entre eux poignarde le futur père. Il mourra dans les bras de sa compagne.

Population traumatisée

Depuis, six mineurs ont été interpellés, ramenant le calme sur cette place. Mais la population est traumatisée. Pourtant, cette violence n'est pas nouvelle dans le quartier thônésien. Pour un habitant, les personnes âgées et les familles seraient, pour certaines, terrorisées. Des parents interdiraient même à leurs enfants de sortir.

"Malheureusement, nous nous sommes adaptés à cette violence. Lorsque je sors et que je rencontre des groupes de personnes, je vais éviter de les regarder dans les yeux parce que je n'ai pas envie de créer une situation malaisante ou qui pourrait engendrer des faits de violence", témoigne un habitant de Thônex.

Souci d'éducation pour certains, le problème, pour d'autres, viendrait aussi du fait que les jeunes se trouvent désoeuvrés: "Thônex a beaucoup investi sur des infrastructures et c'est devenu super joli, mais les jeunes, il n'y a rien pour eux! Ils sont là et ils traînent. C'est malheureux", témoigne un habitant.

Un drame qui n'est pas le premier

Les faits de violence concerneraient une quinzaine de mineurs, surveillés par la police. Le drame du 28 mai dernier n'est pas le premier puisqu'en février, un jeune homme était déjà poignardé à la jambe.

Malgré des patrouilles renforcées, le sentiment d'insécurité persiste et concerne toute la région genevoise. Les femmes semblent particulièrement concernées, aucune n'a accepté de témoigner suite à des menaces. Certains citoyens cherchent même à déménager.

Pour les autorités communales, c'est le désarroi. La commune de Thônex s'est, dans un premier temps, dit dépassée par les événements et a pointé du doigt le Canton: "Le Conseil administratif […] relève l'absence de réponse sécuritaire au niveau cantonal, ainsi que la limite de l'action judiciaire permettant à un groupe de jeunes, multirécidivistes, de se trouver dans l'espace public malgré leurs antécédents connus".

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Des mesures pour prévenir la violence

Deux semaines après le drame, le Conseil administratif de Thônex (GE) souhaite un retour au calme et vient d'annoncer ses mesures pour prévenir la violence. Ainsi, dès le mois de septembre, parallèlement aux structures existantes, un nouveau lieu d'accueil destiné aux jeunes de 12 à 15 ans verra le jour au centre de la commune, indique l'exécutif de Thônex dans un communiqué. L'espace sera géré en collaboration avec la Fondation genevoise pour l'animation socioculturelle (Fase).

Un programme sera aussi proposé aux parents qui font face à des problèmes avec leurs enfants. Porté par la Fondation officielle de la jeunesse (FOG), il doit permettre d'apporter un soutien à la parentalité, d'offrir un cadre éducatif au sein de la famille et éviter ainsi une détérioration irrémédiable de la situation.

La police municipale de Thônex, de son côté, a augmenté le nombre de ses patrouilles pédestres, afin d'offrir une présence visible et dissuasive dans les secteurs sensibles de la commune. L'objectif est de "faire diminuer les tensions entre certains groupes de jeunes et également de rassurer la population".

L'exécutif de Thônex salue par ailleurs la collaboration efficace entamée entre les différents acteurs cantonaux et communaux depuis la mort du jeune homme. Il espère maintenant que cette collaboration se poursuivra "sur la durée et qu'elle permettra le maintien d'une relation de travail conjointe et à l'écoute des besoins de chacun".

Sujet TV: Jacqueline Pirszel

Adaptation web: ld et agences