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La conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider veut assouplir les visas humanitaires

Elisabeth Baume-Schneider souhaite assouplir les conditions d'attribution des visas humanitaires. [Keystone - Francesca Agosta]
Elisabeth Baume-Schneider veut davantage de visas humanitaires / Le Journal horaire / 28 sec. / le 10 juin 2023
Elisabeth Baume-Schneider souhaite assouplir les conditions d'attribution des visas humanitaires. La nécessité d'avoir un lien avec la Suisse est sans doute un obstacle trop important, a déclaré la conseillère fédérale samedi sur les ondes de la radio alémanique SRF.

La socialiste doit toutefois discuter de la question avec le Conseil fédéral et sonder de manière générale ce qu'il est possible juridiquement et politiquement de faire dans ce domaine. "On peut peut-être déplacer un peu les frontières du possible", a souligné la Jurassienne.

Les visas humanitaires permettent aux personnes menacées d'entrer légalement en Suisse pour y demander l'asile. Selon le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM), la vie ou l'intégrité physique du requérant doit directement, sérieusement et concrètement être menacée pour bénéficier d'un visa humaninaire. La personne doit également pouvoir se prévaloir d'un lien étroit et actuel avec la Suisse et avoir des perspectives d'intégration.

Demandes d'asile en hausse

Indépendamment des visas humanitaires, Elisabeth Baume-Schneider s'attend à ce que les demandes d'asile augmentent vers l'automne, notamment en provenance d'Afghanistan. Pour y faire face, elle souhaite pouvoir trouver un compromis afin de créer 1500 places d'accueil, après le rejet par le Conseil des Etats d'un crédit de financement pour créer 3000 places dans des conteneurs.

Mais il faudra aussi, a ajouté la ministre, renforcer les efforts pour l'intégration et la formation afin de prévenir des problèmes. Un concept en ce sens doit être élaboré en 2024.

Répartition équitable en Europe

Dans le même temps, la cheffe du DFJP a apporté son soutien au durcissement du droit d'asile décidé jeudi par les ministres de l'Intérieur de l'UE.

Elle a salué le fait qu'un compromis ait pu être obtenu et que l'accord rende possible une répartition équitable des requérants en Europe.

L'accord a cependant suscité des critiques de la gauche, qui dénonce l'idée de vouloir maintenir hors de l'UE, dans des camps sévèrement contrôlés et pendant un maximum de trois mois, les migrants n'ayant pas vocation à rester. Elisabeth Baume-Schneider a laissé ouverte sa position sur ce point particulier. 

Les nouvelles règles prévoient aussi une plus grande solidarité avec les Etats membres fortement sollicités aux frontières extérieures de l'UE.

ats/lan

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