Il n'y a pas si longtemps, les coquelicots étaient synonymes d'escapades en Provence ou ailleurs dans le midi. Désormais, le pavot rouge est aussi de plus en plus présent en Suisse. Ce printemps, le rouge "enflamme" littéralement certains endroits.
Plusieurs raisons expliquent la présence des coquelicots chez nous. La première: de nouvelles mesures dans notre politique agricole. "L'une de ces mesures est de produire des céréales sans herbicides, sans fongicides et sans insecticides. Et cette année, les conditions météorologiques ont avantagé les coquelicots qui en ont profité pour faire leur apparition de manière très visible", explique à la RTS Fritz Glauser, président des producteurs suisses de céréales et vice-président de l'union suisse des paysans.
Des mauvaises herbes
Si les coquelicots s'installent ou deviennent plus visibles, ils pourraient bien devenir nuisibles. Selon Fritz Glauser, la présence des coquelicots pourrait en effet amoindrir la teneur en protéines des récoltes, ce qui aurait un impact sur le travail des boulangers par exemple. Par ailleurs, le rendement des producteurs pourrait lui aussi être touché.
Une telle floraison de coquelicots est un phénomène nouveau en Suisse et les paysans manquent encore d'expérience et de recul quant aux conséquences que les pavots pourraient avoir sur leurs récoltes. "Pour les autres mauvaises herbes, nous avons des seuils selon lesquels nous traitons ou pas, c'est-à-dire que l'on sait exactement combien de mauvaises plantes par surface on peut tolérer sans qu'il y ait une influence sur le rendement et la qualité du blé. Avec les coquelicots, on n'a pas encore cette expérience, mais on va la développer", souligne Fritz Glauser.
Sujet radio: Sandra Zimmerli
Adaptation web: ld