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Le nombre de morts sur les routes suisses en augmentation de 20%

Des secouristes s'affairent autour de blessés fictifs après un crash test au Mont-sur-Lausanne. [Laurent Gillieron]
Augmentation du nombre d'accidents routiers: interview de Nicolas Kessler / Le 12h30 / 3 min. / le 13 juin 2023
L'an dernier, 241 personnes ont perdu la vie sur les routes suisses, soit 20% de plus qu'en 2021. Le nombre de blessés graves a lui aussi augmenté (+2%), une tendance qui "interpelle" le Bureau de prévention des accidents (BPA).

L'augmentation du nombre de morts a été la plus forte parmi les cyclistes motorisés (vélos électriques) et les occupants de voitures de tourisme, indique mardi le BPA dans son baromètre 2023.

Dans ces deux groupes, le nombre de personnes tuées est passé respectivement de 17 à 23 et de 65 à 87 entre 2021 et 2022. Les accidents mortels frappent également souvent les piétons (40 décès). Globalement, le nombre de morts (241) est le plus élevé enregistré depuis sept ans, s'inquiète le BPA.

"Explosion des cas"

Le nombre de blessés graves s'est élevé à 4002. Le BPA parle d'une "explosion" du nombre d'accidents graves avec des vélos électriques. Entre 2018 et 2022, le nombre de blessés graves à vélo électrique a doublé, passant de 309 à 560, a encore calculé HelloSafe.

Dans l'ensemble, les accidents de moto restent plus fréquents. Ils représentent pas loin de 30% des accidents graves ou mortels (1109, tendance stable). Suivent les accidents de voiture (855, hausse), ceux impliquant des vélos classiques (788, baisse), des vélos électriques (587, hausse) et enfin les piétons (537, stable).

La hausse parmi les blessés graves a été la plus forte chez les seniors et les 15 à 17 ans. La raison principale, dans le cas des seniors, pourrait être l’évolution démographique. Pour les jeunes, le BPA évoque un assouplissement réglementaire: depuis 2021, les motos et scooters allant jusqu'à 45 km/h peuvent être conduits dès l’âge de 15 ans, et les motos de 125 cm3 dès l’âge de 16 ans.

La distraction en tête

Par régions, la Suisse romande a de nouveau subi en 2022 une "claire augmentation" du nombre d'accidents graves. Dans le reste du pays, la tendance est stable. Proportionnellement, le Tessin est le plus touché.

Parmi les causes des accidents graves, l'inattention et la distraction (1320 cas) arrivent en tête, devant les refus de priorité (958), la vitesse (810), l'alcool (547) et les stupéfiants (198). Les accidents mortels sont majoritairement dus à une vitesse inadaptée.

Uri, le plus accidentogène

Les mesures d'auto-protection sont globalement plutôt bien appliquées. Quelque 95 % des personnes attachent leur ceinture sur les sièges avant des voitures (88% sur les sièges arrière) et 91 % des utilisateurs de vélos électriques rapides portent un casque. Ce dernier mériterait cependant d'être davantage utilisé pour les vélos classiques.

Selon des données de la plateforme comparative HelloSafe, c'est le canton d'Uri qui recensait l'an dernier le plus d'accidents de la route: 3,1 pour 1000 habitants, contre par exemple 1,7 en Valais, un des moins touchés avec le nord-est de la Suisse.

jfe avec ats

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Le BPA milite pour le 30 km/h

Le nombre d’accidents graves survenant sur les routes en localité limitées à 50 km/h pourrait être réduit d’au moins un tiers si la vitesse maximale autorisée était abaissée à 30 km/h, estime le BPA.

Ce dernier réclame "un changement de paradigme": la vitesse doit pouvoir être réduite à 30 km/h non seulement sur les routes de quartier, mais aussi sur les principaux axes de circulation, surtout en zone urbaine. Le BPA demande aussi le recours systématique aux mesures d’aide à la conduite, comme le freinage d'urgence.

Si, globalement, les routes suisses comptent parmi les plus sûres d’Europe, la hausse du nombre d’accidents graves observée l’année dernière interpelle, écrit le BPA dans son baromètre de la sécurité. Aux yeux du directeur de l'organisme de prévention Stefan Siegrist, "de gros efforts sont nécessaires en particulier dans les localités".