Smartphone en main, sur un balcon du Palais fédéral, Léa Spini enregistre une capsule vidéo avec le conseiller national socialiste Baptiste Hurni. Elle fait partie des deux assistants parlementaires du Neuchâtelois. Son collègue se consacre aux questions politiques, elle aux réseaux sociaux et à la communication.
"Il y a encore peu de temps, Baptiste n'était pas présent sur Instagram. Peut-être que quelqu'un comme moi, qui a des connaissances en la matière, ça peut être bénéfique pour lui", relève cette étudiante en communication.
Elle travaille depuis environ un an avec Baptiste Hurni. A terme, il espère se décharger de certaines tâches grâce à elle. Et au-delà du travail fourni pas ses assistants, le parlementaire apprécie l'échange d'idées: "Si vous voulez essayer de vous imposer à Berne dans des thématiques, c'est bien de les confronter à l'avis de personnes moins spécialisées".
Système de milice
Un peu plus loin dans la salle des pas perdus, Anne Dousse est en grande discussion avec la conseillère nationale PLR Jacqueline de Quattro. Avant de l'assister à Berne, elle était sa conseillère personnelle au Conseil d'Etat vaudois. Les deux femmes se connaissent depuis près de 15 ans: "Au fil des années, une relation d'amitié s'est développée", confie Anne Dousse.
Ancienne journaliste parlementaire, Anne Dousse connaît bien la mécanique. Elle prépare les interventions de l'élue PLR et ne se formalise pas si la lumière n'est pas sur elle: "Quand une de vos idées est acceptée, cela procure une certaine satisfaction."
Sans elle, je ne serais pas la parlementaire que je suis
"Le programme est tellement dense, c'est pour cela que j'ai choisi de m'entourer de quelqu'un d'expérimenté", explique Jacqueline de Quattro. Très attachée au système de milice, elle relève l'importance de cette aide: "Si vous devez tout faire vous-même, moi je prétends qu'on n'y arrive plus".
Budget suffisant?
Les parlementaires reçoivent une enveloppe de 33'000 francs par an, qui leur permet notamment de rétribuer des assitants. Baptise Hurni ne l'utilise pas complètement. Jacqueline de Quattro la dépasse: "Je sollicite beaucoup trop Anne Dousse" par rapport à ce que permettrait ce budget.
A Berne, une majorité d'élus a recours à des assistantes et assistants. Le conseiller national socialiste vaudois Samuel Bendahan, lui, n'en a pas: "Je suis beaucoup dans les thématiques économiques et financières et avec les moyens octroyés, c'est difficile de trouver des gens qui ont les qualifications, le temps et le niveau de connaissance de Berne".
L'avenir d'Anne Dousse et Léa Spini est lui forcément lié à celui de leurs élus lors des élections fédérales de cet automne. Léa Spini espère continuer: "Ce n'est pas impossible que je reste encore quelques années". Anne Dousse reste plus mystérieuse. Elle aspire à un voyage autour du monde: "Je le ferai, mais quand, je ne sais pas", sourit-elle.
Coraline Pauchard, Guillaume Rey