Après l'échec de 2021, le peuple suisse donne cette fois son aval à la loi sur le climat
Une large alliance soutenait le texte, relevant les conséquences du changement climatique qui se font déjà nettement sentir en Suisse. L'UDC, qui a lancé le référendum, était seule contre tous. Elle arguait que la loi entraînerait une consommation démultipliée d'électricité, alors même que la Suisse n'est pas en mesure d'en produire suffisamment.
Les arguments des partisans ont toutefois fait mouche puisque 1,38 million de votants ont glissé un "oui" dans l'urne, contre 956'814 dans le camp du "non". La participation s'est élevée à 42%.
Le "oui" largement en tête en Suisse romande
Les champions du "oui" sont romands. Près des trois quarts des votants à Genève (74,5%) ont accepté la loi. Ils étaient 69,9% à Neuchâtel et 69,5% dans le canton de Vaud, ainsi que 63,2% dans le Jura et 61,9% à Fribourg. Le "oui" était plus faible en Valais (55,4%). Les votants du canton de Berne ont eux soutenu le texte à 58,5%, ceux du Tessin à 54,8%.
Ailleurs en Suisse, le texte a été largement approuvé à Bâle-Ville (73,3%) et à Zurich (62,5%). Dans les autres cantons, le taux d'acceptation oscille entre 50 et 60%, avec Lucerne, Zoug et Bâle-Campagne en tête. Appenzell Rhodes-Extérieures a dit "oui" du bout des lèvres, à 50,9%.
En revanche, la loi sur le climat a été refusée dans quatre cantons et trois demi-cantons. La Suisse centrale était particulièrement opposée. Schwyz détient la palme, avec 57,5% de "non". Pour sa part, Thurgovie a timidement rejeté le texte, à 50,7%.
Une loi pour trois sujets
Le projet qui était soumis au vote a pour but de faire d'une pierre trois coups. Il s'agit à la fois de réduire les atteintes à l'environnement et de renforcer la sécurité énergétique. En outre, elle fait office de contre-projet indirect à l'initiative pour les glaciers.
Déposée en 2019, cette initiative demandait le respect de l'Accord de Paris, qui vise le zéro net d'ici 2050. Les auteurs de l'initiative l'ont retirée à la condition que le contre-projet soit accepté.
Ce dernier fait la part belle aux programmes d'encouragement financier pour réduire la consommation d'énergie. Le Parlement a tiré les leçons du rejet de la loi sur le CO2 et a écarté toute taxe et interdiction. Une approche saluée par les partisans.
La loi reprend l'objectif principal "zéro net". Le secteur du bâtiment et les transports ne devront plus émettre de CO2 d'ici 2050. Des objectifs intermédiaires sont fixés. La décarbonation de l'industrie et du parc immobilier bénéficie d’un encouragement de respectivement 1,2 milliard de francs au total durant six ans et 2 milliards de francs au total durant dix ans.
ats/juma