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Après le boom de la pandémie, les ventes de vélos s'essoufflent

Les ventes de vélos s'essoufflent. [Keystone - Gaetan Bally]
Les ventes de vélos s'essoufflent / Le Journal horaire / 25 sec. / le 19 juin 2023
Les ventes de bicyclettes s'étaient envolées durant la pandémie de coronavirus en mars 2020, ce moyen de transport s'avérant compatible avec les recommandations de distanciation sociale. Trois ans plus tard, la tendance s'essouffle et les prix commencent à baisser.

Alors que la demande avait explosé en 2020, les prix des vélos avaient pris l'ascenseur et les délais de livraison s'étaient allongés. Mais désormais, les entrepôts sont pleins.

Un tour sur les sites internet des revendeurs le confirme: les rabais accordés à l'occasion des soldes sont généreux, en dépit de l'inflation et de la hausse des coûts de l'énergie.

Des prix en baisse

"Cela est lié au fait que les commerçants ont commandé en pleine phase de boom, mais ont été livrés avec des retards", indique Martin Platter, directeur de l'association Velosuisse. Il rappelle néanmoins que les prix des vélos avaient fortement augmenté en 2020 et en 2021. "Désormais, le niveau des prix est corrigé à la baisse."

"Après les deux années de boom, on a constaté une certaine saturation", confirme un porte-parole du géant de la distribution Migros, qui vend des vélos via ses magasins SportXX. "En raison d'autres événements économiques et mondiaux tels que la crise énergétique, la guerre en Ukraine, le renchérissement, mais aussi le temps frais et humide jusqu'à fin mai, la demande en 2023 est jusqu'à présent plutôt modérée", ajoute-il.

Du côté de Decathlon, la demande reste solide, mais l'inflation a un impact. "Puisque nous avons la chance de concevoir et de distribuer nos produits, nous essayons également de réfléchir à l'impact de chaque matériau sur le prix final, afin de pouvoir l'optimiser", explique un porte-parole. Le fabricant et vendeur d'articles de sport mise en parallèle sur le segment de l'occasion pour porter ses ventes et élargir la base de clientèle.

Essoufflement dès mi-2021

Tous les magasins de vélos ne sont pas logés à la même enseigne, estime Martin Platter. Certains risquent de connaître des problèmes de liquidités, en particulier ceux qui ont un fort endettement. Dans une telle situation, des baisses de prix ne sont pas rares, même pour les derniers modèles.

Les ventes de vélos pâtissent de la correction des déséquilibres entre l'offre et la demande, explique Martin Platter. Entre 2020 et 2021, ces dernières n'ont fait que progresser, jusqu'à ce que les stocks soient épuisés. En 2020, plus d'un demi-million de vélos avaient été vendus en Suisse, 15% de plus que l'année précédente.

Mais à compter de la deuxième moitié de 2021, la tendance s'est essoufflée. Après un repli de 1,5% en 2021 du nombre de pièces vendues, un nouveau recul de 2% a été essuyé en 2022.

>> Revoir le sujet de TTC en 2021 sur le boom des deux roues :

T.T.C. - Le boom des deux roues. [RTS]
Le boom des deux roues / T.T.C. (Toutes taxes comprises) / 27 min. / le 13 septembre 2021

Inflation: les vélos font exception

Actuellement, il y a une "très bonne disponibilité" au niveau des stocks, indique Migros. "En principe, le choix est actuellement complet et les prix sont compétitifs", malgré une tendance à la hausse des coûts de production et d'assemblage ces dernières années.

"Le fait que les vélos soient devenus un peu moins chers est en partie vrai - mais cela n'est pas dû aux coûts de production, mais à la disponibilité élevée entre-temps par rapport au pouvoir d'achat plus faible et à une certaine saturation après les fortes années Covid", explique le porte-parole. "En raison de la bonne disponibilité, il ne faut pas s'attendre à une hausse des prix dans un avenir proche".

Si fournir des estimations chiffrées pour 2023 est difficile, l'année en cours devrait être celle d'une consolidation. Selon Martin Platter, la demande pour les vélos électriques, qui pèsent pour 45% des ventes, restera vive. En effet, la baisse essuyée au cours des deux dernières années est à mettre au seul compte des vélos non motorisés.

Le prix moyen d'un vélo électrique, pas loin du triple de celui d'une bicyclette classique avec un coût d'environ 1300 francs, ne semble pas dissuader les clients. "Les vélos électriques occupent une part de plus en plus importante dans nos ventes", confirme un porte-parole de Decathlon. Un intérêt qui se renforce avec "l'arrivée de nouveaux modèles, toujours plus performants et innovants comme le vélo cargo ou les vélos électriques conçus pour la longue distance", ajoute-t-il.

ats/miro

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