Plus de 11,4 milliards seront alloués à la coopération internationale en 2025-2028

L'enveloppe totale comporte cinq crédits d'engagement. Près de 59% sont alloués à la coopération au développement, 25% à l'aide humanitaire, 14% au Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) et presque 2,5% pour la paix et la sécurité humaine, ont indiqué le DFAE et le DEFR mardi lors de l'ouverture de la consultation.

Le crédit d'engagement de l'aide humanitaire est augmenté en raison de la hausse des besoins et de la durée d'engagement dans les régions en crise. Des enjeux demeurent dans d'autres secteurs: la santé, un domaine touché par la pandémie de Covid-19, mais aussi la migration ou les nouvelles technologies. La crise énergétique, l'insécurité alimentaire ou l'inflation représentent aussi des défis.

Aux 35 pays prioritaires actuels pour la DDC s'ajoutent six pays sujets à une crise prolongée. Le Maroc devient prioritaire pour le Seco. En revanche, un désengagement est prévu en Colombie d'ici 2028.

1,5 milliard pour l'Ukraine

Une somme de 1,5 milliard est prévu pour le soutien à l'Ukraine. La guerre dans ce pays a nécessité une adaptation des projets. Environ un tiers de la population ukrainienne a été déplacé.

Les actions menées dans le domaine humanitaire et de la coopération au développement seront poursuivies, avec un budget de quelque 850 millions. Le taux de pauvreté est estimé à 25% fin 2022, contre 5,5% en 2021, notent le DFAE et le DEFR.

Environ 650 millions iront à la reconstruction, dont les coûts étaient estimés à 411 milliards de dollars en mars. Les infrastructures socio-économiques doivent être rétablies et modernisées, pour assurer une reconstruction durable du pays.

>> L'interview dans Forum de Patricia Danzi, cheffe de la direction du développement et de la coopération :

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Protection du climat

La lutte contre le changement climatique occupe aussi une place importante, avec une enveloppe de 1,6 milliard. Il s'agit de garantir un développement respectueux de l'environnement et résilient aux changements climatiques ainsi qu'aux catastrophes naturelles.

Outre ces deux piliers, la coopération internationale vise à garantir un accès à des services de base de qualité pour les populations les plus démunies. Le nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté a augmenté pour la première fois depuis 30 ans, illustrent le DFAE et le DEFR.

Aujourd'hui, quelque 400 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire, soit nettement plus qu'en 2019, quand a été définie la stratégie 2021-2024.

Confier les tâches aux acteurs locaux

La coopération internationale vise à soutenir le développement durable dans ses trois dimensions économique, environnementale et sociale, rappellent les deux départements. Elle contribue aux orientations de l’Agenda 2030 de l’ONU, avec ses 17 objectifs de développement durable.

La Confédération entend confier la gestion des tâches aux acteurs locaux dans la mesure du possible, via des recherches de synergies et en apportant son expertise notamment en matière de fédéralisme, de formation professionnelle et d'innovation technologique.

La consultation court jusqu'au 20 septembre. Le Conseil fédéral doit adopter la stratégie au printemps 2024, qui sera ensuite soumise au Parlement. Ce dernier avait approuvé 11,25 milliards pour la période 2021-2024.

ats/hkr