Basée à Payerne (VD) et dirigée par le Russe Mikhail Kokorich, la start-up a ouvert ses portes lundi au 19h30 de la RTS.
La promesse de Destinus, c'est de relier l'Europe à New-York en 1h30. "Nous voulons vraiment révolutionner le transport aérien avec des avions extrêmement rapides, volant à cinq fois la vitesse du son", explique Mikhail Kokorich.
Pour y arriver, le directeur de Destinus pense utiliser de l'hydrogène liquide. Car la combustion de l'hydrogène ne rejette que de l'eau, elle pourrait donc remplacer le kérosène polluant des avions actuels.
Mais pour servir de carburant d'avion, l'hydrogène doit être pressurisé sous forme liquide, donc refroidi à -253°C , de quoi complexifier la structure de l'avion.
Un procédé également développé par Airbus et Rolls-Royce
D'autres sociétés travaillent également sur cette technologie, notamment Airbus, et Rolls-Royce qui vient de tester son moteur au sol. Mais, dans cette course, Mikhail Kokorich pense avoir l'avantage. "Personne n'a jamais essayé, nous sommes parmi les premiers à le faire. (...) Nous développons un système à hydrogène extensible à souhait."
La start-up aspire à réaliser des vols hypersoniques à 5000 km/h et non pas supersoniques du type du Concorde qui lui atteignait les 2000 km/h.
Un tel exploit n'est pas insurmontable, selon Claude Nicollier, astronaute et professeur à l'EPFL, "il y a beaucoup de travail et d'études à faire jusqu'à ce qu'on ait la confiance que ça marche vraiment".
Un projet à plusieurs milliards
Pour réaliser son projet, Destinus a déjà plus de 60 millions de francs, mais ce n'est pas assez, car il faut "des milliards, plusieurs milliards", affirme Mikhail Kokorich.
La prochaine étape, c'est en 2024, avec le vol d'un prototype téléguidé de 10 mètres, à une vitesse supérieure à celle du son.
Reportage TV: Tibio Cascioli/Olivier Dessibourg
Adaptation web: Miroslav Mares