Economies de 430 millions de francs, 1800 personnes en passe d'être licenciées et fermeture de 26 délégations à travers le monde: le CICR traverse actuellement la pire crise de son histoire. Pour Yves Daccord, les dérives budgétaires de l'organisation doivent être remises dans leur contexte. "L'enjeu n'est pas là. Il est dans les choix stratégiques qui ont été faits".
"On vit aujourd'hui une période où les urgences durent, c’est notamment le cas en Afghanistan, au Yémen ou encore en Ukraine. Un humanitaire doit s’inscrire dans la durée. Il faut rester sur place et faire le nécessaire pour avoir accès à la population". Et d'ajouter: "l'organisation évolue et a donc besoin d'un budget plus important. Cela reflète une réalité opérationnelle."
En outre, il réfute les critiques du CICR concernant le fait que l’organisation a voulu "courtiser" des donateurs, au lieu de se concentrer sur sa mission première, l'humanitaire. "Mon ex-président Peter Maurer a fait un travail diplomatique remarquable. Ce qui est intéressant, c’est de savoir comment on parvient à maintenir le dialogue avec des gouvernements parfois très difficiles. C'est un immense travail de fond en matière de diplomatie".
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Propos recueillis par David Berger/hkr