L'une des deux co-initiantes, la conseillère nationale Yvette Estermann (UDC/LU), a confirmé jeudi à Keystone-ATS cette information du quotidien Le Temps. Les 100'000 signatures nécessaires à l'initiative "la nuit porte conseil", qui voulait introduire un délai de réflexion d'un jour avant toute interruption de grossesse, n'ont pas été atteintes, mais de justesse.
L'initiative "sauver les bébés viables" a récolté un peu moins de signatures, précise Yvette Estermann. Le texte s'opposait à la pratique "choquante" des avortements tardifs.
A l'avenir, les initiantes veulent se concentrer sur une seule initiative à la fois. "Les forces ont été dispersées", a souligné la conseillère nationale lucernoise. Des leçons ont été tirées de l'échec des deux initiatives.
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Un "grand jour" pour Pro Choice
Dans un communiqué, l'alliance Pro Choice, qui regroupe plusieurs partis et organisations en faveur d'un libre choix concernant l'avortement, salue un "grand jour pour le droit à l'autodétermination". Pour la troisième fois déjà dans l'histoire de la Suisse, il apparaît clairement que le libre choix en matière d'avortements est une volonté populaire, se félicite-t-elle.
"Le libre choix d'avoir ou non des enfants est un droit humain", ajoute l'alliance. Il doit pouvoir être exercé sans restrictions, sans tutelle médicale et sans jugement de la société, mais au contraire avec le meilleur accompagnement et les meilleurs conseils possibles.
D'autres tentatives par le passé
Depuis l’entrée en vigueur du droit à l’avortement en 2002, plusieurs tentatives visant à le restreindre ont été systématiquement refusées en votation populaire. Dernier exemple en date en 2014 lorsque l’UDC a voulu abolir le remboursement des coûts par l’assurance maladie. Une proposition rejetée à près de 70%.
En Europe aussi, le débat fait rage. La Pologne a par exemple rendu l’accès à l’avortement quasi impossible. Et dans d’autres pays, des partis conservateurs tentent eux aussi de durcir la législation.
ats/hkr