Ces aides comprennent notamment l'accès à un système d'appel d'urgence, une adaptation des logements ou encore des services de transport, d'accompagnement ou de repas. Le gouvernement a mis mercredi en consultation jusqu’au 23 octobre une modification de la loi sur les prestations complémentaires.
A l'heure actuelle, des personnes âgées aux moyens limités entrent en EMS alors qu'elles pourraient rester autonomes, mais avec des aides. Certains cantons sont aujourd'hui plus généreux que d'autres, les romands faisant partie des bons élèves. Le projet de loi aura l'avantage d'harmoniser la gamme de prestations offertes au niveau suisse.
"Ce dispositif va permettre à plus de personnes de rester à la maison, malgré un handicap ou un besoin d'assistance", souligne Camille-Angelo Aglione, directeur de l’AVALEMS, l'association des EMS valaisans. "Cela va aussi permettre d'éviter que des personnes doivent entrer en EMS, sans nécessairement avoir besoin de toute l'infrastructure qui est liée à l'EMS", souligne-t-il.
Économiquement intéressant
Selon Camille-Angelo Aglione, la solution du maintien à domicile peut également être avantageuse d'un point de vue économique. "Aujourd'hui, des gens n'entrent pas en EMS parce qu'ils ne trouvent pas de place - on a un problème de place dans les cantons romands – ou, pour certaines, parce que le coût de l'EMS est important", soulève-t-il.
"Dans certains cantons, les prestations complémentaires sont prises en compte pour l'EMS. En Valais par exemple, ce n'est pas le cas. La majorité des frais sont avancés par les résidents eux-mêmes. Rester à domicile peut donc aussi être un calcul intéressant au niveau économique. Dans la réforme, il y a un soutien pour l'aide au ménage, un service de repas, pour les services de transport, mais aussi pour l'adaptation du logement. Ce ne sont pas forcément de gros montants, mais c'est un geste vraiment important, parce qu'il va permettre non seulement de rester à domicile mais aussi de garder une qualité de vie", analyse-t-il.
Financement cantonal des aides
Gabriel Bader, le directeur de Nomad, l'organisation en charge des soins à domicile dans le canton de Neuchâtel, salue également le projet du Conseil fédéral: "Le projet de loi se base sur un constat significatif: il y a vraisemblablement encore des gens dans des EMS avec un niveau de besoin de soins qui ne correspond pas forcément au type de prise en charge", relève-t-il. "Il y a des gens qui bénéficieraient de pouvoir être soignés à domicile. L'idée n'est pas de maintenir absolument les gens à domicile, mais de pouvoir offrir les soins à l'endroit le plus adéquat pour les recevoir", soutient-il.
Le vieillissement de la population représente un défi logistique et financier pour les collectivités publiques. Il manque des places dans les homes. Concrètement, selon le projet du gouvernement, il reviendra aux cantons de financer ces aides. Les bénéficiaires des prestations complémentaires devraient pouvoir compter sur un coup de pouce d'au moins 13'400 francs par année.
Céline Fontannaz/ami