La hausse récente du taux hypothécaire de référence au début du mois a entraîné une augmentation d'un grand nombre de loyers en Suisse. Pour les deux motionnaires, ce lien de cause à effet doit devenir moins systématique, en particulier lorsque l'inflation dépasse un certain seuil. Dans un tel cas, les loyers devraient être contenus, estiment Carlo Sommaruga et Christian Dandrès.
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Mais pourquoi lier augmentation des loyers et inflation? Pour les auteurs de la motion, les deux sont intimement imbriqués: l'inflation amène une hausse des baux et cette hausse génère de l'inflation. C'est ce cercle vicieux que veulent briser les deux élus genevois.
Combattre l'inflation n'est pas le seul argument, l'autre étant évidemment social. Casser le lien entre taux de référence hypothécaire et loyer permettrait de préserver le pouvoir d'achat. "On veut éviter ce cercle infernal à la hausse. Cela permettrait d'avoir une adaptation des loyers, mais de freiner énormément cela pour éviter que les ménages perdent catégoriquement au niveau financier", détaille Carlo Sommaruga dans La Matinale.
Quid des propriétaires?
"Mais pourquoi ne défendre que les locataires?", répondent des parlementaires de droite, estimant que chacun en Suisse subit les effets de l'inflation, qu'il soit locataire ou propriétaire, et qu'il n'y a aucune raison qu'une catégorie soit protégée et l'autre pas.
"Le taux hypothécaire n'a jamais cessé de baisser ces quinze dernières années. Je n'ai jamais entendu l'Asloca demander une remise en question de ce critère. Aujourd'hui, le taux remonte, c'était attendu, et tout d'un coup elle souhaite le remettre en question ou le contourner. Cela me semble relever plus de l'agitation politique que d'une saine approche du droit du bail", estime le conseiller national Olivier Feller (PLR/VD).
La motion pourrait être traitée au Conseil des Etats en septembre déjà.
Philéas Authier/jfe