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Faut-il continuer d'éteindre les lampadaires des villes la nuit?

Un lampadaire dans une rue de Zurich. [Keystone - Gaëtan Bally]
Faut-il continuer d'éteindre les lampadaires des villes la nuit? / La Matinale / 2 min. / le 28 juin 2023
La Ville de Lausanne vient d'annoncer qu'elle continuera d'éteindre toute l'année certains parcs la nuit. D'autres communes vont bien plus loin. La question reste toutefois délicate, notamment pour des questions sécuritaires.

En plus des parcs, certains quais et promenades de Lausanne seront aussi plongés dans le noir la nuit entre octobre et mars. En parallèle, la Ville est en train de réviser son plan Lumière.

Selon l'Union des villes suisses, une grande partie des agglomérations sont revenues à la situation d'avant-crise en ce qui concerne l'éclairage public. Mais les villes sont nombreuses à mener des réflexions ou à avoir déjà modifié leurs installations. Genève l'a par exemple fait en 2021.

"Accueil positif"

A Neuchâtel, l'éclairage public est désormais éteint tout l'année durant la nuit, hormis au centre-ville et sur quelques axes principaux. Dans La Matinale de la RTS, le conseiller communal Mauro Moruzzi estime qu'une ville peut se le permettre.

>> Relire : Les lumières resteront éteintes à Neuchâtel entre minuit et 5h du matin

"L'accueil qui a été fait par les gens a été tout à fait positif. Il n'y avait plus aucune raison qui nous retenait de le systématiser. Il y avait quand même quelques critères à prendre en compte, notamment un travail fait avec la police cantonale pour délimiter les secteurs où il serait préférable de maintenir l'éclairage. Le côté sécurité s'est révélé être quelque chose qui n'a pas été problématique lors de la mise en oeuvre."

Pesée d'intérêts

L'argument de la sécurité revient toutefois souvent dans les réflexions. La Ville de Bienne n'a par exemple pas modifié son éclairage public l'hiver passé. Pour Heinz Binggeli, directeur général d'Energie Service Bienne, il s'agit d'une pesée d'intérêt.

"Il y a pas mal d'endroits dans la ville où c'est quand même un certain risque si on éteint l'éclairage public, par exemple les chemins pour piétons. Et l'impact sur la consommation énergétique est quand même assez faible, car une très grande partie de notre éclairage public est constitué de LED qui consomment très peu."

L'éclairage des commerces aussi visé

Outre l'éclairage public, il y a également les lumières des vitrines et autres enseignes lumineuses. Dans le canton de Neuchâtel, la commune de Val-de-Travers a modifié son règlement de police. Les autorités viennent ainsi de rendre permanente l'extinction des commerces, établissements publics et entreprises durant la nuit.

Pour le conseiller communal Benoît Simon-Vermot, il s'agit d'une question de cohérence. "Il semblait assez logique que les vitrines et les enseignes lumineuses, en somme tout ce qui pourrait être vu de nuit - surtout lorsqu'il n'y a pas d'éclairage public - soit éteint ou limité."

>> L'interview de Benoît Simon-Vermot dans La Matinale :

Benoît Simon-Vermot, conseiller communal du Val-de-Travers. [Commune de Val-de-Travers]Commune de Val-de-Travers
Faut-il continuer d'éteindre les lampadaires des villes la nuit? Interview de Benoît Simon-Vermot / La Matinale / 1 min. / le 28 juin 2023

Cécile Hussain-Khan commerçante à Morges et présidente de la Fédération vaudoise du commerce de détail, estime pour sa part qu'éteindre complètement les lumières peut poser des problèmes.

"Suivant les commerces, on n'est pas tous égaux, ça dépend de l'installation électrique de chacun. Au moment où vous fermez l'électricité générale d'un commerce, vous coupez les alarmes, vous coupez les lecteurs de cartes qu'il ne faut surtout par éteindre. Il y a donc beaucoup de commerces qui ont dû faire des adaptations, et il y en a même certains qui n'ont pas réussi du tout."

>> L'interview de Cécile Hussain-Khan dans La Matinale :

Cécile Hussain-Khan commerçante à Morges et présidente de la Fédération vaudoise du commerce de détail. [RTS]RTS
Faut-il continuer d'éteindre les lampadaires des villes la nuit? Interview de Cécile Hussain Khan / La Matinale / 1 min. / le 28 juin 2023

Romain Bardet/asch

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Extinction des feux entre minuit et 5h00 dans le canton de Fribourg

Le Conseil d’Etat fribourgeois précise le contour des "plans lumière" du canton. La mise en œuvre de l’extinction de l’éclairage public entre minuit et 05h00 est à concrétiser dès le 1er juillet si la technique le permet, mais au plus tard d’ici à fin décembre 2028.

"Des exceptions sont possibles pour des raisons de sécurité des personnes et des biens ressortant de la législation fédérale ou cantonale", a indiqué mercredi le Conseil d'Etat. La préservation de la biodiversité est par ailleurs prise en compte dans les zones où celle-ci est sensible à la pollution lumineuse.

La durée des périodes migratoires s'étend du 10 février au 31 mai, ainsi que du 2 août au 10 novembre de la même année. Durant ces périodes, aucune exception ne peut être faite à l'interdiction d'utiliser les "sky-beamer", les puissants projecteurs servant à éclairer le ciel.

Publicité et commerces

L'extinction des enseignes publicitaires et l'éclairage dans les commerces, sur les expositions et les chantiers entre minuit et 05h00 est déjà effective depuis le 1er juin, rappelle le communiqué. Le devoir de contrôle est de la compétence des communes.

Les mesures annoncées mercredi font suite à l'adoption en début d'année par le Grand Conseil d'une modification de la loi sur l'énergie dans le but de réduire la pollution lumineuse et la consommation d'énergie. Ceci en agissant sur l'éclairage public, les enseignes lumineuses, les vitrines et les éclairages publicitaires.