Les frelons asiatiques nourrissent leurs larves d'insectes, en particulier d'abeilles sauvages et domestiques. Lorsque la nourriture disponible dans la nature se fait rare à la fin de l'été, ils s'attaquent de plus en plus aux colonies d'abeilles. En Suisse, ils sont classés comme espèce exotique envahissante.
En cas de pression extrêmement élevée des frelons, une colonie d'abeilles peut même en mourir, indique le SSA. Jusqu'à présent, ce n'est pas arrivé en Suisse, mais pour protéger les abeilles mellifères indigènes et les autres insectes, il est très important de détruire rapidement le plus grand nombre possible de nids, prévient le SSA.
De plus en plus nombreux
En 2022, le frelon asiatique a été signalé sur 24 sites dans huit cantons (AG, BL, FR, GE, JU, NE, SO et VD), un chiffre en forte hausse, souligne le SSA. L'espèce exotique est un peu plus petite que les frelons indigènes. Elle se distingue de son cousin européen par des pattes jaunes. En vol, l'insecte invasif est globalement noir alors que son cousin européen présente un abdomen jaune bien visible.
Les frelons asiatiques sont potentiellement problématiques pour l'être humain car, comme les guêpes et les frelons européens, ils peuvent piquer et injecter leur venin.
La plateforme suisse d'annonce pour le frelon asiatique recommande de faire part de toute suspicion de présence de ces insectes afin de lutter contre leur propagation. Les étapes à suivre sont: photographier ou filmer le ou les insectes suspects, noter la date, le lieu et l'environnement (par exemple forêt, jardin...) de la découverte et annoncer le cas suspect via la plateforme dédiée frelonasiatique.ch. L'important est "de ne jamais se rapprocher à moins de cinq mètres d'un nid de frelons asiatiques, comme pour le frelon européen", a rappelé mardi dans le 19h30 le biologiste Daniel Cherix.
ats/juma/gma
Chasse ouverte à Genève
Douze nids ont été signalés et détruits à Genève en 2023. La progression est fulgurante: c'est un chiffre record depuis l'apparition du frelon asiatique dans le canton en 2019.
Apiculteurs, agriculteurs et autres maraîchers voient leur travail menacé par cet envahisseur. Pour éviter de voir ses ruches décimées, Pascal Crétard s'est doté d'un arsenal défensif qu'il a détaillé dans le 19h30 de mardi.
"La dernière nouveauté, c'est la harpe électrique. Les petites boulettes noires servent comme appât: quand le frelon va passer à travers le fil, il va se faire électrifier, tomber au fond et puis se noyer et ne pas repartir."
Les éliminer en été
Le début de l'été est une période cruciale pour freiner cette folle prolifération. "Notre but, c'est de détruire les nids, soit au stade primaire quand ils sont tout petits, soit au secondaire quand ils sont grands. Et pour ça, on a besoin que les gens nous signalent les frelons quand ils les voient", explique-t-il.