Les mesures de lutte contre les attaques de loups portent leurs fruits

En Valais, le nombre d'animaux de rente tués par des loups a diminué de 55% par rapport à la même période de l'année précédente. Dans les Grisons, les attaques ont même reculé de 80%, indique jeudi le Groupe Loup Suisse dans un communiqué.

Et ce, alors que la mise au pâturage du bétail a eu lieu relativement tôt en raison de la douceur de l'hiver et du début précoce du printemps et que la population du grand prédateur poursuit sa croissance en Suisse, ajoute l'association qui milite pour une coexistence entre l'être humain et le loup.

Aucun loup abattu en 2023

Dans le détail, l'hiver dernier, 26 meutes de loups et une douzaine de couples vivaient en Suisse et ceux-ci élèvent probablement des jeunes. Des individus continuent aussi de migrer des pays voisins. Or l'an dernier, les autorités avaient autorisé le tir de six loups au cours du premier semestre 2022. Cette année, aucun loup n'a été abattu, précise le groupe.

Ces chiffres montrent "clairement que ce n'est pas la taille de la population de loups qui détermine le nombre d'attaques, mais bien la protection des troupeaux", estime l'association. Celle-ci note que "l'effort important consenti par les exploitants d'alpages et les éleveurs pour la protection des troupeaux porte ses fruits et mérite le respect".

>> L'interview dans La Matinale d'Isabelle Germanier, membre de l’association Groupe Loup Suisse et responsable pour la région romande :

Jean-Luc Héraud

Les tirs facilités

Dès le 1er juillet de cette année, le Conseil fédéral a décidé de faciliter le tir de loups en Suisse avec l'entrée en vigueur de la révision partielle de l'ordonnance sur la chasse. Cette révision devrait permettre d'apaiser la situation dans les zones concernées jusqu'à l'entrée en vigueur de la modification de la loi sur la chasse.

Dans les régions où des loups isolés ont déjà provoqué des dégâts, le seuil de dommages permettant le tir d'individus isolés a été abaissé de dix à six animaux de rente. En outre, les loups isolés qui représentent un grave danger pour l'homme pourront désormais également être abattus.

Le Conseil fédéral a aussi abaissé le seuil de dommages pour la régulation de meutes. Les cantons peuvent désormais déposer auprès de l'Office fédéral de l'environnement une demande de tirs de régulation après huit animaux de rente tués, contre dix jusqu'à présent.

ats/juma