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Des structures pour aider les jeunes avec des troubles mentaux et briser les tabous

À Sion, la structure CAP’Ado accueille et accompagne les 13-18 ans hospitalisés pour des troubles psychiques. Témoignages
À Sion, la structure CAP’Ado accueille et accompagne les 13-18 ans victimes de troubles psychiques. Témoignages / 19h30 / 3 min. / le 29 juin 2023
Jamais les jeunes Suisses n’ont été autant hospitalisés pour des troubles mentaux. Pour les accompagner, de plus en plus de cantons développent des centres d’accueil de jour, à l'image de la structure CAP’Ado en Valais.

Toutes les semaines, les jeunes qui en ressentent le besoin se retrouvent chez CAP'Ado pour une demi-journée de créativité. "Ça bloque les pensées. On est concentré. Du coup, ça vide la tête", témoigne ainsi Lou-Anne jeudi dans le 19h30.

A 17 ans, elle cherche à reprendre pied. Ces derniers mois, elle a connu la dépression et a multiplié les tentatives de suicide. La dernière remonte à quelques jours seulement.

"C’est très dur en ce moment d’avoir envie de penser à la suite. Je me sens vide. Soit il y a trop, soit il n’y a rien dans ma tête. Dès que quelque chose ne va pas, je vais trop réfléchir et le trop va amener des idées noires", confie l'adolescente.

Les filles de 10 à 24 ans très touchées

La santé mentale n'est pas un sujet que les jeunes partagent volontiers entre eux, regrette aussi Lou-Anne. "C’est hyper tabou chez les jeunes de dire quand ça ne va pas. Ce sont des choses que des milliers de personnes traversent. Je veux qu’ils voient qu’ils ne sont pas seuls. Ce n’est pas normal mais on peut tous passer par là et il ne faut pas en avoir honte."

C’est hyper tabou chez les jeunes de dire quand ça ne va pas

Lou-Anne, adolescente fréquentant le centre CAP'Ado

Avec la pandémie, les troubles mentaux sont devenus la principale cause d’hospitalisations chez les 10-24 ans. Les filles sont particulièrement touchées avec une hausse de 26% des prises en charge contre une hausse de 6% chez les garçons du même âge.

C'est ce qui a donné l'idée d'ouvrir un centre comme CAP'Ado, explique Boris Guignet, chef du service de psychiatrie-psychothérapie pour enfants et adolescents à l'hôpital du Valais: "Le plus gros challenge, c'est de les resocialiser, de les mettre en lien avec d’autres jeunes dans quelque chose de dynamique, de positif qui est revalorisant."

Besoin de se sentir utile

Cap’Ado, c’est aussi du bénévolat, comme dans cette structure de soin pour oiseaux. Lexy s'y rend avec l'espoir de retrouver le moral. L’année passée, des difficultés familiales et du harcèlement scolaire l’ont entraînée dans une spirale dépressive. "Tous les moments que j’aimais s’effaçaient, tous mes souvenirs de quand j’étais petite, j’avais l’impression de les oublier. Tu ne vois pas l’avenir. Tu as juste envie de tout arrêter. Tu te dis que ça ne sert à rien de continuer, que je ne réussirai pas ma vie", livre-t-elle.

Tous les moments que j’aimais s’effaçaient, tous mes souvenirs de quand j’étais petite, j’avais l’impression de les oublier

Lexy, adolescente fréquentant le centre CAP'Ado

"Depuis toute petite, mon rêve est d’aider les animaux. Alors d’arriver ici, c’est comme si mon rêve se réalisait. En fait, c’est comme des humains. Tu les aides à aller mieux", ajoute-t-elle. A force de soutien, Lexy a fini par reprendre confiance. Elle s’apprête à poursuivre sa scolarité et espère réaliser ses rêves.

Les jeunes ont besoin de se sentir utiles aux autres, d'où l'idée du bénévolat, explique pour sa part Esther Palas, psychologue de CAP'Ado. "L’idée de faire du bénévolat, c’était aussi de sortir des murs et d’être à l’extérieur. Ça leur permet aussi de travailler tout ce qui est autonomie et responsabilité. Et on sent que ce sont des jeunes qui ont envie d’aller aider l’autre et de se retrouver avec d’autres personnes. Ce sentiment d’utilité est important aussi."

Comme Lexy, une trentaine de jeunes sont accompagnés par CAP'Ado. Après huit mois d’existence, la structure arrive déjà au maximum de ses capacités.

Sujet TV: Romain Boisset

Adaptation web: Julie Marty

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