Le texte de la nouvelle initiative de l'UDC prévoit des mesures par palier si la Suisse devait franchir la barre des 10 millions d'habitants avant 2050.
"Nous passons cette année la barre des 9 millions d'habitants. Et c'est clairement un sujet de durabilité et de sobriété. Parce que toute explosion démographique a des implications sur la consommation d’énergie, la production de déchets ou encore le bétonnage de nos paysages", explique Kevin Grangier, président de l'UDC Vaud, dans La Matinale vendredi.
Un plan en trois étapes
Première étape: dès que le pays comptera plus de 9,5 millions de résidents permanents, le gouvernement et le Parlement devront prendre des mesures. L'UDC invoque la nécessité de protéger l'environnement, de préserver la performance des infrastructures ou encore le bon fonctionnement des assurances sociales. Mais dans les mesures prévues, il est bien question de "limiter l'asile et le regroupement familial".
Deuxième étape: si le seuil des 10 millions d'habitants devait malgré tout être franchi, l’UDC propose des mesures plus précises. Les personnes admises à titre provisoire ne pourront plus obtenir d'autorisation de séjour ni de nationalité suisse ni aucun autre droit de rester. Cela concerne celles et ceux qui ont droit à la protection de la Suisse, mais qui ne sont pas reconnus comme des réfugiés.
Troisième étape: si la valeur limite est dépassée pendant plus de deux ans, le gouvernement devra dénoncer l'accord sur la libre circulation des personnes avec l'Union européenne, et ce, aussi vite que possible.
Pas la bonne réponse au problème
Le texte porte le nom d'"Initiative pour la durabilité", de quoi faire sourire Charles Juillard, conseiller aux Etats jurassien du Centre: "Le titre est tout à fait conforme à la stratégie habituelle de ce parti qui essaie toujours d'embellir les choses. Le texte a au moins le mérite de poser le problème, mais comme souvent avec l'UDC, les réponses qu'il apporte ne sont à mon avis pas les bonnes", précise-t-il à la RTS.
Écouter l'interview de Charles Juillard dans La Matinale:
Le sénateur jurassien s'interroge lui aussi quant à la capacité de la Suisse à héberger 10 millions d'habitants. "Je n'ai pas vraiment de solution à apporter, mais en tout cas, je ne pense pas que le fait de vouloir renvoyer chez eux des gens qui ont demandé l’asile ou trouvé des emplois chez nous soit la bonne réponse", indique-t-il.
Sujet radio: Marielle Savoy
Adaptation web: ld