Le Conseil fédéral voulait à l'origine acheter des conteneurs pour abriter temporairement les demandeurs d'asile sur des terrains de l'armée, mais le Parlement lui a refusé le crédit.
L'Etat-major spécial Asile (SONAS) cherche désormais d'autres solutions pour disposer à temps d'un nombre de places d'hébergement suffisant, indique vendredi le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM).
Le SEM s'attend à quelque 27'000 demandes d'asile cette année. Selon l'évolution de la situation géopolitique, ce chiffre pourrait même atteindre 40'000. Face à cet afflux, le SONAS veut à tout prix éviter de devoir attribuer des requérants aux cantons de manière anticipée. D'où sa volonté de préparer à titre préventif des solutions pour garantir un toit à tous les réfugiés qui arriveront en Suisse.
Provisoirement et seulement en cas de besoin
En concertation avec le comité de la Conférence des directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales, l’Union des villes suisses et l'Association des communes suisses, tous les cantons doivent examiner dans quelle mesure ils peuvent mettre provisoirement à la disposition de la Confédération des abris PC.
Le SEM les louerait et ne les ouvrirait qu’en cas de besoin. Le SEM demande des locaux disponibles de septembre 2023 à février 2024.
Pour les places supplémentaires mises à disposition de la Confédération, les cantons recevraient les compensations habituelles de la clé de répartition des requérants d’asile. Celle-ci est proportionnelle au nombre d'habitants. Les cantons comme Vaud et Genève, dont la part est supérieure à 5%, devraient par exemple mettre à disposition une structure de 200 places.
L'armée aussi impliquée
L'armée doit également examiner ses capacités d'hébergement pour les réfugiés. Elle doit d'une part étudier si les bâtiments déjà prêtés au SEM peuvent continuer à être utilisés et évaluer d'autre part si d'autres cantonnements ou halles peuvent être utilisés après 2023.
Au milieu de l'année 2022, le SEM a reçu le soutien de l'armée, qui a temporairement mis à sa disposition des structures militaires. Actuellement, près de 3800 des 10'000 places d'hébergement dont dispose la Confédération se trouvent dans des locaux appartenant à l'armée.
L'objectif est que tous les partenaires de la Confédération, les cantons, les villes et les communes fournissent ensemble un total d'au moins 3000 places d'hébergement supplémentaires d'ici le début de l’automne.
ats/juma