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Les données volées de la Confédération ont disparu du darknet, avant d'y réapparaître

Fuite de données: l'hémorragie serait stoppée, mais des parlementaires crient au scandale
Fuite de données: l'hémorragie serait stoppée, mais des parlementaires crient au scandale / 19h30 / 2 min. / le 2 juillet 2023
Les données volées lors de l'attaque contre le prestataire de la Confédération Xplain ont disparu du darknet, avant de ressurgir dimanche dans la soirée. Des fichiers du Service fédéral de sécurité y figuraient, selon des informations concordantes des médias.

Les documents sensibles ont été mis en ligne sur le darknet les 13 et 14 juin par le groupe "Play", mais elles ont été retirées entre-temps de la page sur laquelle elles apparaissaient, a indiqué dimanche le Centre national de cybersécurité (NCSC). Il n'explique pas cette disparition.

Toutefois, les données volées auprès de la société bernoise Xplain étaient de nouveau accessibles dans la soirée, selon deux experts en sécurité informatique familiers de l'affaire, qui ont effectué des tests.

Parmi celles-ci figure un document de 2018 sur les mesures de sécurité pour les diplomates et les ambassades étrangères, ainsi que les personnes et objets protégés par la Confédération suisse, selon la NZZ am Sonntag. Les adresses de conseillers fédéraux sont listées, tout comme les résidences de cadres supérieurs sous protection.

Le SonntagsBlick affirme de son côté que les pirates informatiques ont aussi mis la main sur des mandats d'arrêt et d'extradition d'Interpol ainsi que sur des avis de recherche concernant des criminels présumés.

Fedpol a porté plainte

L'Office fédéral de la police (Fedpol) a fait savoir dimanche qu'il ne confirmait pas la publication sur le darknet de certains documents, ni leur actualité ou leur contexte, "afin de ne pas anticiper les différentes enquêtes en cours ou annoncées".

Selon un porte-parole, la rediffusion de données sensibles peut aussi représenter un risque pour la sécurité et constituer un délit. Fedpol veut clarifier les circonstances dans lesquelles les données opérationnelles se sont retrouvées sur les serveurs de personnes privées et a en conséquence déposé une plainte pénale contre inconnu.

>> Ecouter La Matinale :

L'Office fédéral de la police (Fedpol) et celui de la douane et de la sécurité des frontières (OFDF) ont été atteints par une cyberattaque qui a exploité une faille sur les serveurs de la société alémanique qui hébergeait leurs données. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]Keystone - Salvatore Di Nolfi
La cyberattaque contre la Confédération a visé des documents hautement sensibles de la police fédérale / La Matinale / 1 min. / le 3 juillet 2023

Etat-major de crise

Des pirates informatiques ont attaqué Xplain avec un rançongiciel et volé de grandes quantités de données de l'administration fédérale qui y étaient stockées. L'entreprise bernoise n'a pas cédé au chantage et les pirates ont publié sur le darknet des données de Fedpol et de l'Office fédéral des douanes et de la protection des frontières (OFDG) le 3 juin.

>> Lire aussi : Enquête en cours contre deux offices fédéraux pour infractions graves

Les hackers ont mis en ligne d'autres données opérationnelles de l'administration fédérale il y a deux semaines. Le Ministère public de la Confédération (MPC) a ouvert une procédure.

Le Conseil fédéral a mis en place un état-major de crise, chargé de coordonner les travaux en cours pour gérer cette attaque informatique. "Il faut s'assurer que cette fuite de données ne se poursuit pas et qu'une telle chose n'est plus possible à l'avenir", a déclaré mercredi la conseillère fédérale en charge des Finances Karin Keller-Sutter.

Des millions de fichiers volés

Le Conseil fédéral fait également élaborer un mandat d'enquête administrative par le Département fédéral des finances. Cette enquête vise à examiner de manière indépendante si, où et pourquoi les directives de sécurité de la Confédération ont éventuellement été mal appliquées. La question est notamment de savoir comment un fournisseur informatique privé a pu disposer des données sensibles.

>> Lire aussi : Des données sur des conseillers fédéraux volées lors de la cyberattaque

L'évaluation et l'analyse de l'incident et des données volées pourraient prendre plusieurs semaines, voire des mois, des millions de fichiers ayant été volés.

ats/juma/mera

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