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Dans les alpages vaudois, le manque d'eau commence à se faire ressentir

Le manque d'eau commence à se faire cruellement sentir dans l'agriculture
Le manque d'eau commence à se faire cruellement sentir dans l'agriculture / 19h30 / 2 min. / le 8 juillet 2023
Les alpages souffrent du manque d'eau dans les montagnes vaudoises, surtout dans le Jura. Certains agriculteurs prévoient désormais des ravitaillements et exploitent également des cultures plus résistantes au stress hydrique, mais leur mise en place est chronophage.

L'exploitant agricole de l'alpage des Cernets-Dessous, situé sur la commune de Bullet (VD), calcule tous les matins la quantité d'eau contenue dans ses citernes. Le manque de précipitation, tout comme la bise, expliquent la baisse drastique de ses réserves, utilisées quotidiennement pour abreuver ses 80 génisses.

L'été passé, Eric Guillet a précisé avoir du faire charrier de l'eau de mi-juillet jusqu'à fin août. Si les indicateurs semblent plus stables cette année, la vague de chaleur prévue risque de porter encore atteinte aux réserves.

Dispositif de ravitaillement "très léger"

En cas de sécheresse prolongée, Frédéric Brand, chef du Service de l’agriculture et de la viticulture à l'Etat de Vaud, a présenté au 19h30 de la RTS le dispositif "très léger" mis en place cette année, soit "uniquement cinq points de pompages, trois dans le Jura et deux dans les Alpes".

Les agriculteurs et agricultrices doivent donc se déplacer pour se ravitailler, dans l'objectif de les rendre plus autonomes. Le responsable de l'opération est satisfait, puisque deux tiers des exploitants venus chercher de l'eau ont procédé à des investissements sur leurs exploitations.

C'est le cas d'Eric Guillet qui a lancé un projet de nouvelle citerne cette année. Coût de l'opération: 50'000 francs, pris en charge à 70% par des fonds de la Confédération et du Canton de Vaud.

Adaptations de l'agriculture

Le président du comité de Prométerre, une association réunissant 3500 agriculteurs vaudois, a indiqué au 19h30 que de nombreuses adaptations sont mises en place dans l'agriculture pour faire face au manque de précipitations et aux gels tardifs, avec l'exploitation de variétés résistantes au stress hydrique ou aux pics de chaleur.

Ces nouvelles cultures demandent toutefois entre "douze et quinze ans de travail avec les stations de recherche" pour être mises en place, a précisé Claude Baehler. D'autres solutions, comme la diversification ou la rotation de cultures, existent également.

Pour "maintenir le contenu de notre assiette", il est "extrêmement important de pouvoir arroser les cultures vivrières", comme la pomme de terre et le maïs, a indiqué le responsable. En termes d'irrigation, il préconise de puiser l'eau des lacs afin d'éviter l'étiage des rivières et appelle à éviter le gaspillage, tout en se positionnant contre la diminution du nombre d'animaux d'élevage.

>> Voir l'interview de Claude Baehler dans le 19h30 :

Sécheresse et agriculture : les explications de Claude Baehler, président du comité de Prométerre
Sécheresse et agriculture : les explications de Claude Baehler, président du comité de Prométerre / 19h30 / 3 min. / le 8 juillet 2023

Reportage TV: Maude Richon

Adaptation web: edel/mera avec ats

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Les fermes devront réduire leur consommation d'eau dans le futur

Face au changement climatique, la consommation d'eau doit être réduite sur les exploitations agricoles suisses, selon le directeur de l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) Christian Hofer. Il appelle dans la presse à investir dans les systèmes d'irrigation intelligents.

Les investissements dans cette technologie seront multipliés par quatre d'ici dix ans, assure-t-il samedi dans les titres alémaniques du groupe Tamedia.

>> Relire : Les innovations pour économiser l'eau intéressent de plus en plus en Suisse

La Confédération a jusqu'à présent investi deux à trois millions de francs par année, sans compter les contributions des cantons et des exploitations agricoles. Chacun de ces acteurs prend en charge un tiers des coûts.

Mieux gérer les stocks

Christian Hofer voit aussi des solutions dans les cultures d'hiver, qui pourraient être plus nombreuses. Ces pistes sont à prendre au sérieux, l'eau étant essentielle pour la sécurité alimentaire, menacée par les changements climatiques. "On ne peut pas décider que parce que nous manquons d'eau, l'agriculture se débrouille avec autre chose", déclare-t-il.

"Nous devons, en complément, stocker davantage d'eau", ajoute le directeur de l'OFAG. Une tâche délicate, la Suisse ne disposant pas d'énormes surfaces pour les bassins de rétention. La gestion de l'eau doit être accrue pour éviter les conflits d'utilisation, précise-t-il.

>> Relire : La Suisse doit rapidement améliorer la gestion de ses ressources en eau