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Fédérales 2023: Le Centre espère trouver un second souffle sous son nouveau nom

Gerhard Pfister, président du Centre. [KEYSTONE - URS FLUEELER]
Gerhard Pfister, président du Centre. - [KEYSTONE - URS FLUEELER]
En vue des élections fédérales d'octobre, Le Centre se lance dans sa première campagne sous son nouveau nom après la fusion entre le PDC et le PBD. Au Parlement, il joue souvent le rôle de pourvoyeur de majorité, naviguant entre la gauche et la droite.

Lors des élections fédérales de 2019, le PDC et le PBD ont perdu des parts d'électorat, recueillant ensemble 13,8% des votes. Lors de leur fusion, un peu plus d'un an plus tard, ils ont misé sur une nouvelle image, avec un nouveau logo et de nouvelles couleurs. Le Centre souhaite garantir la cohésion de la Suisse.

Si l'abandon du C (pour "chrétien") dans le nom a donné lieu à quelques débats à l'interne au début, ce n'est désormais plus un sujet de discussion. Le parti s'est rebaptisé dans tous les cantons, mais porte encore un double nom à Obwald et à Uri.

Au début de l'année, le président du parti Gerhard Pfister partait du principe que le nouveau nom serait bénéfique au parti. Le dernier baromètre électoral le confirme: début juillet, 14,3% des sondés comptaient voter pour Le Centre.

Ce dernier vise des gains sur le Plateau. Il est le plus fort en Valais, à Lucerne, à Uri et en Appenzell Rhodes-Intérieures, selon l'Office fédéral de la statistique.

>> Voir aussi le sujet du 19h30 sur le baromètre électoral :

Baromètre électoral: Le parti du Centre serait en passe de devancer le PLR sur l’échiquier politique
Baromètre électoral: Le parti du Centre serait en passe de devancer le PLR sur l’échiquier politique / 19h30 / 2 min. / le 5 juillet 2023

>> En lire plus : Baromètre électoral: l'UDC progresse, le PLR trébuche et les Verts chutent

Près d'un tiers des sénateurs

Toutefois, le parti s'est affaibli ces trente dernières années au vu du nombre de mandats dans les gouvernements cantonaux. La tendance est la même dans les parlements cantonaux, même s'il a pu quelque peu freiner ce recul grâce au PBD.

Le tableau est mitigé au regard des résultats des dernières élections législatives cantonales. Si le parti a gagné trois sièges à Zurich et un à Bâle-Campagne, il en a perdu trois à Genève et deux à Lucerne, tandis qu'il a maintenu le statu quo au Tessin.

Au niveau fédéral, Le Centre occupe près de 14% des sièges au Conseil national. Il est bien plus fort au Conseil des Etats, où il compte près d'un tiers des sénateurs.

Cette présence lui permet de faire avancer les revendications des cantons de montagne. Le parti peut aussi se mettre en avant dans le domaine de l'agriculture, en comptant notamment sur le conseiller national saint-gallois Markus Ritter, président de l'Union suisse des paysans.

Santé et social, les thèmes de campagne

Avec son initiative populaire "Pour des primes plus basses", Le Centre s'est aussi emparé du thème des coûts de la santé. Le texte propose d'introduire un frein aux coûts, qui devraient évoluer en fonction de l'économie et des salaires. Les Chambres se sont mises d'accord sur un contre-projet indirect, qui doit encore être mis au point.

Le Centre se bat aussi contre la discrimination des couples mariés en matière d'impôts et de rentes, avec ses deux initiatives "Oui à des impôts équitables" et "Oui à des rentes AVS équitables". Tous les couples, mariés ou non, doivent payer les mêmes impôts et recevoir les mêmes rentes AVS. Le parti rejette cependant le projet gouvernemental d'imposition individuelle.

Il montre qu'il peut contribuer à faire avancer des sujets sociaux... ou pas. En mars, les sénateurs ont fait volte-face sur l'adaptation des rentes AVS et AI au renchérissement, grâce aux voix de quelques centristes. Pourtant, associé à la gauche, Le Centre était favorable à ce projet.

Les deux présidences en mains du Centre

En cette année électorale, le parti peut se profiler grâce aux présidences des deux Chambres. Le Grison Martin Candinas préside le Conseil national et la Thurgovienne Brigitte Häberli-Koller le Conseil des Etats.

Autre personnalité en vue, la conseillère aux Etats fribourgeoise Isabelle Chassot vient pour sa part d'être élue pour présider la commission d'enquête parlementaire (CEP) chargée de faire la lumière sur les événements liés au rachat de Credit Suisse par UBS. Alors qu'il ne s'agit que de la cinquième CEP dans l'histoire politique suisse, ce poste est important.

>> En lire plus : La sénatrice Isabelle Chassot présidera la commission d'enquête parlementaire sur le naufrage de Credit Suisse

vajo avec ats

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