Publié

Victimes de la canicule, de nombreux bébés martinets se jettent du nid

À Genève, les ornithologues et les pompiers s’activent pour sauver les oisillons tombés du nid en raison des fortes chaleurs
À Genève, les ornithologues et les pompiers s’activent pour sauver les oisillons tombés du nid en raison des fortes chaleurs / 12h45 / 2 min. / le 15 juillet 2023
A la recherche d'un peu de fraîcheur, de plus en plus d'oisillons se mettent tout au bord de leurs nids et les accidents se multiplient: comme ils sont trop jeunes pour voler, ils sont nombreux à tomber. Certaines espèces vont jusqu'à se jeter dans le vide.

A 25 mètres de haut, sur la nacelle d'un camion de pompier, Valérie Ramseyer, biologiste, glisse un jeune martinet auprès de sa nouvelle famille. En pleine ville de Genève, le Centre ornithologique de réadaptation de Genthod est en opération adoption. Ses équipes déposent les oiseaux tombés du nid dans un des 2000 nichoirs artificiels du canton.

Ces dernières années, ce travail s'est intensifié. Après plusieurs jours à plus de 28 degrés, certains oisillons sautent du nid, affirme Patrick Jacot, président du Centre ornithologique de réadaptation.

Les couvées en danger sont celles qui nichent notamment dans des stores ou sur des tuiles. "En raison de l'ensoleillement, la température y augmente fortement et ces endroits ne sont pas adaptés pour cela. Les jeunes saturent et, pour ventiler, ils se mettent au bout du nid. S’il fait encore trop chaud, ils se jettent dans le vide", explique l'ornithologue.

>> Les précisions de La Matinale :

Victimes de la canicule, de nombreux bébés martinets se jettent du nid. [BirdLife/Keystone]BirdLife/Keystone
A cause de la chaleur, les oisillons tombent de plus en plus du nid / La Matinale / 2 min. / le 13 juillet 2023

Le choix du nid

Ces chutes sont fatales à certains oiseaux, notamment les martinets noirs, car il ne peuvent pas se poser pour nourrir leur progéniture. La survie des jeunes dépend donc des humains.

Les ornithologues redoublent d'effort pour sauver les jeunes oiseaux tombés du nid. Leurs nouveaux nichoirs ne sont pas choisis au hasard. Les oisillons de la nichée ont le plumage et les ailes identiques au nouveau venu. Cette similarité, repérée grâce à des caméras, est nécessaire pour que cette adoption forcée passe inaperçue.

A Genève, ce jour-là, seule une dizaine d'oisillons trouvent une place. Les nids sont trop pleins pour en accueillir d'autres. Le centre ornithologique prévoit donc d'autres opérations. Dernièrement, une mission à l’aéroport de Genève a permis de replacer 25 petits.

Les bons gestes

Mais comment apporter de l'aide si l'on trouve un oisillon? Il est possible de le ramasser avec les mains et de le mettre au frais dans une boîte en carton avec des trous d'aération.

Pour une courte durée, ces jeunes n'ont pas besoin d'eau ou de manger. Il ne faut donc jamais les nourrir et immédiatement contacter une association ornithologique.

Attention, toutes les espèces n'ont pas besoin d'intervention. Avant d'intervenir, en cas de doute, mieux vaut demander l'avis d'un expert.

Sujet TV et radio: Julien Chiffelle et Anouk Pernet

Adaptation web: Miroslav Mares avec ats

Publié

De nombreuses espèces animales sont victimes de la canicule

Les animaux aussi souffrent de la chaleur. Les vaches, cochons et moutons n'ont qu'une possibilité limitée de réguler leur température. Ils ont donc besoin de beaucoup d'eau et d'ombre. Les vaches peuvent être stressées par la chaleur dès 24 degrés, selon la Protection suisse des animaux (PSA).

Les vaches régulent la chaleur par la respiration, elles se mettent à haleter. Leur fréquence respiratoire, qui se situe normalement entre 20 à 30 fois par minute, augmente jusqu'à 100.

Cela représente une charge pour l'organisme, d'autant plus que leur température corporelle augmente. Les vaches ont donc besoin de plus d'eau pour se rafraîchir. De 80 à 140 litres par jour en moyenne, leurs besoins passent à 180 litres voire plus.

Les porcs sensibles à la chaleur

Les porcs eux ne peuvent transpirer que marginalement à travers le disque de leur groin et entre les orteils. Cela ne suffit pas à les rafraîchir lorsqu'il fait 25 degrés à l'ombre. Les porcs de pâturage ont donc besoin d'un sol frais pour se coucher ou, idéalement, d'un endroit où se vautrer ainsi que de beaucoup d'ombre et d'eau.

Selon la PSA, les moutons devraient être tondus au plus tard en juin. Sous leur laine, ils risquent, dès 25 degrés, de souffrir de stress thermique, voire d'une accumulation de chaleur aux conséquences mortelles.

Des poules stressées

Les poules régulent leur chaleur corporelle en ouvrant le bec et en écartant les ailes. Elles sont néanmoins rapidement stressées par la chaleur. À partir de 28 degrés, elles ont des difficultés à réguler leur température corporelle. Elles ont besoin d'eau supplémentaire et d'ombre si elles sont gardées à l'extérieur.

Les poissons ne sont pas non plus à l'abri de la chaleur. La hausse des températures rend les cours d'eau inhospitaliers pour de nombreuses espèces. Lorsque ces derniers se réchauffent, la prolifération des algues est favorisée. Or, leur décomposition nécessite beaucoup d'oxygène, ce qui menace d'asphyxier la vie aquatique, rappelle Pro Natura.