La "vague verte" aux élections fédérales d'il y a quatre ans avait été impressionnante: grâce à leur bond de 6 points, à 13,2%, Les Vert-e-s étaient devenus la quatrième force au Conseil national, derrière l'UDC, le PS et le PLR. Au Conseil des Etats, leurs cinq sièges leur assuraient enfin un groupe.
Rééditer ce résultat revient pratiquement à une mission impossible. Les baromètres électoraux leur prédisent le plus gros recul de tous les partis. La direction ne laisse toutefois transparaître aucune nervosité et rappelle que, même en cas de pertes de sièges, ils engrangeraient toujours le deuxième meilleur score de leur histoire.
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Des hauts et des bas
Dans ce contexte, le parti place la barre très haut: il ambitionne de devenir la troisième force politique, soit devant le PLR, ou même devant le PS, laissant loin derrière Le Centre. Forts de cette confiance, les écologistes revendiquent en outre un siège au Conseil fédéral. Le siège vacant d'Alain Berset serait une opportunité.
Le président des Vert-e-s Balthasar Glättli justifie ces objectifs par les bons résultats aux élections cantonales depuis 2019. Le parti écologiste est celui qui a gagné le plus de sièges avec les Vert'libéraux.
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De plus, le changement climatique figure toujours parmi les plus grandes préoccupations de la population, selon les sondages. Pourtant, les élections de Zurich et Lucerne ce printemps ne lui ont pas été favorables.
Le oui clair de juin dernier à la loi sur le climat devrait relancer le parti. Les Vert-e-s se sont engagés avec ferveur pour ce projet au Parlement et lors de la campagne de votation, un succès important en année électorale après la cuisante défaite de la loi sur le CO2 en 2021.
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Une visibilité accrue
Le début de la législature n'a pas été simple avec une députation presque entièrement renouvelée (30 sièges) et cinq conseillers aux Etats. La suspension temporaire des activités du Parlement au début de la crise de coronavirus n'a pas non plus aidé.
Le parti a gagné en visibilité ces deux dernières années. De gros dossiers comme l'approvisionnement énergétique ou plusieurs thèmes de société lui ont permis de se profiler. Le droit de vote à 16 ans a, par exemple, passé à plusieurs reprises au National, contre la volonté du camp bourgeois.
Les Vert-e-s se sont aussi fait de plus en plus remarquer au Conseil des Etats. La Genevoise Lisa Mazzone ou le Glaronnais Mathias Zopfi sont même considérés comme ayant l'étoffe de conseillers fédéraux.
Les écologistes ont plus d'une fois réussi à sceller des alliances avec la droite sur des dossiers importants. Et, dernièrement, la conseillère nationale saint-galloise Franziska Ryser a été élue vice-présidente de la commission d'enquête parlementaire sur Credit Suisse, avec le soutien des partis de droite.
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Proche du PS
Les Vert-e-s semblent avoir encore un potentiel de progression au vu du nombre de leurs membres, qui ont augmenté d'un quart en quatre ans. Mais, en 2019, ils devaient leur succès à beaucoup de sympathisants du PS qui ont voté pour eux. Il n'est pas exclu qu'une partie de ces électeurs retourne soutenir le parti à la rose.
Les deux partis de gauche partagent toujours bon nombre de points de vue. Reste que Les Vert-e-s aimeraient bien s'émanciper un peu plus de leur "grand frère".
Le parti a en outre prévu plusieurs initiatives populaires: l'une sur le déblocage du dossier européen, une autre demandant une installation solaire sur chaque toit, une troisième pour un congé parental. Autant de revendications pour mobiliser le plus d'électeurs en octobre prochain.
vajo avec ats