Déjà soulevée par le passé, l'idée d'un abonnement général des CFF à 1000 francs revient sur la table à quelques mois des élections fédérales et alors que l'ex-régie fédérale va augmenter ses prix à la fin de l'année.
Pierre-Yves Maillard et Raphaël Mahaim ont placé cette diminution du prix de l'AG dans leur programme de campagne pour le Conseil des Etats et le parti Solidarités du canton de Neuchâtel s'en est aussi emparé cette semaine, appelant le Parti socialiste et Les Vert-e-s à lancer une initiative fédérale sur la question.
Une réponse favorable du PS
Interrogée samedi dans Forum, Nathalie Delbrouck, membre du parti Solidarités Neuchâtel, confirme que l'ambition de sa formation est de "créer un large mouvement social qui porterait cette thématique de la réduction du prix des transports publics". Une idée "absolument nécessaire" à l'heure du dérèglement climatique, estime-t-elle.
Nathalie Delbrouck précise que si Les Vert-e-s n'ont pas encore répondu à cet appel, le Parti socialiste a lui répondu favorablement à l'invitation. Une rencontre est prévue à la rentrée pour organiser cette collaboration.
Et de poursuivre: "Nous sommes conscientes et conscients que cela demande un investissement et que l'argent ne tombe pas du ciel. Mais ne pas réaliser cet investissement ici et maintenant nous semble utopiste. On a besoin de passer de la mobilité individuelle aux transports collectifs pour réduire les émissions de gaz à effet de serre."
Concrètement, Nathalie Delbrouck juge qu'il faut financer cet abonnement général à 1000 francs via les impôts, "ce qui aurait l'avantage de permettre aux personnes les plus précaires de ne pas supporter massivement le coût des transports publics".
L'opposition du PLR
Egalement interrogé dans Forum, Olivier Feller, conseiller national PLR vaudois et membre de la commission des transports, estime que ce projet fait fausse route: "La priorité politique aujourd'hui est d'investir dans le rail. Il y a, surtout en Suisse, d'importants retards tant en ce qui concerne l'entretien que le développement des infrastructures. Pour ce faire, il faut des moyens et ce n'est donc pas le moment de diminuer les moyens."
Pour le conseiller national, il est aussi "un peu facile" de dire que ce sont tous les contribuables qui devraient financer davantage le rail via leurs impôts, alors qu'il y a aujourd'hui un équilibre entre les pouvoirs publics et les usagers. "Et certains contribuables qui habitent dans des régions excentrées, qui se déplacent peu ou qui n'utilisent pas les transports publics devront aussi passer à la caisse, ce qui n'est pas admissible."
Olivier Feller relève aussi que les transports publics ont largement atteint les limites de leur capacité. Or, pour lui, "cette proposition va augmenter cet encombrement et réduire l'attractivité des transports publics, parce que des déplacements supplémentaires seraient provoqués, des déplacements qui n'auraient pas lieu sans cette mesure".
Propos recueillis par Anne Fournier
Adaptation web: Frédéric Boillat