Pénurie de surveillants de baignade dans les piscines romandes
Comme chaque année, le recrutement des gardes-bains est un véritable casse-tête pour les piscines publiques romandes, alors qu'ils sont nécessaires pour assurer la saison estivale. Le métier est peu reconnu, irrégulier et modestement payé.
Leur poste s'intitule "gardes-bains auxiliaires", mais leur rôle n'a pourtant rien de secondaire: ils surveillent les piscines publiques et assurent leur ouverture.
Leurs missions sont multiples, comme en ont témoigné dans le 12h45 les baigneurs neuchatelois. "Ils vous sécurisent au cas où on ferait un petit malaise", se réjouit l'un d'entre eux. "On peut laisser les enfants seuls sans les surveiller personnellement", ajoute un grand-père venu se rafraîchir avec sa petite-fille. Leur présence rassure donc nombre de baigneurs. Mais leur recrutement n'est pas facile.
Des frontaliers appelés en renfort
Au Nid-du-Crô (NE), parmi les douze gardes-bains engagés pour la saison, quatre viennent de France, attirés par des salaires plus attractifs. "Là-bas, on gagne 1350 euros, le smic net (le salaire minimum interprofessionnel de croissance, ndlr). Ici, on est entre 3000 et 3300 euros environ", raconte Karim Ghalbal, garde-bain auxiliaire français.
Sans compter que les recrues suisses, en majorité des étudiants, ne sont pour la plupart disponibles qu'en juillet et en août. "On couvre une période où les étudiants sont souvent en examen, notamment en mai et en juin. Donc forcément, c'est plus difficile pour eux d'être disponibles", explique Mathieu Séguéla, gestionnaire de l'Office des piscines à Neuchâtel. "C'est pourquoi on doit s'ouvrir, justement, à des candidatures qui sont disponibles toute la saison."
Horaires compliqués
Un autre problème vient des horaires compliqués que ce poste implique, notamment en raison des conditions météorologiques parfois incertaines. A la piscine d'Engollon, dans le Val-de-Ruz, les auxiliaires - des jeunes locaux recrutés par bouche-à-oreille - s’arrangent entre eux.
"Tout d’un coup, on leur dit: 'Vous êtes engagés cet après-midi'. Puis malheureusement, il fait mauvais temps, alors c'est annulé", explique Philippe-Alexandre Bertholet, responsable sports et loisirs à Val-de-Ruz.
Si, pour l’heure, s'appuyer sur le réseau local suffit dans la commune, à l’avenir, l’embauche d’étrangers n'est pas exclue.
Dans toute la Suisse romande
Dans les piscines de Suisse romande, 450 gardes-bains auxiliaires sont nécessaires pendant la période estivale, et le marché romand ne suffit pas. "Avant, c'étaient les grands établissements qui étaient le plus dans le besoin. Là, on constate le même problème dans les plus petits établissements. Ils sont obligés d'aller eux aussi chercher du personnel frontalier ou étranger pour compléter les effectifs", décrypte Christian Barascud, président de l'Association des piscines romandes et tessinoises.
Pour répondre à cette pénurie, une nouvelle formation est mise sur pied: un CFC d’agent d’exploitation pour les installations sportives débute en août, avec une spécialité "piscine".
Jeanne Gerbault/fgn
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Certaines piscines font appel à des agents de sécurité privés face aux incivilités
Durant la haute saison, les piscines publiques sont parfois victimes de leur succès. En effet, la chaleur et la promiscuité favorisent certaines incivilités. La Ville de Bulle (FR), par exemple, n’a pas hésité à faire appel à des agents de sécurité privés pour faire face à l'augmentation des délits. Quelque 40'000 francs en plus par saison sont investis par la Ville pour assurer la sécurité hors bassin.
"Le bruit, la promiscuité, les gens qui sont collés les uns contre les autres, la chaleur... c’est un bon cocktail pour arriver à ce que les gens soient vite énervés", indique Franck Leprêtre, chef de bassin à la piscine de Bulle.
>> Le reportage du 19h30 de samedi :
