Femmes et enfants privés de médecins, foyers d'incendie cachés dans le sol, réserve d'eau oubliée
ANALYSE - Les femmes et les enfants, principaux oubliés de la médecine de proximité
La Suisse romande manque cruellement de gynécologues, de pédiatres, de psychiatres et de pédopsychiatres, montre une enquête de la RTS, Cette pénurie finit par peser sur les services des urgences hospitalières. Selon les données récoltées par la cellule Data, ces professionnels n'existent pas en nombre suffisant dans les cantons romands, particulièrement en Valais, dans le Jura et à Fribourg.
Le taux de gynécologue par habitante est le plus bas parmi toutes les spécialisations étudiées: il y a moins d'un gynécologue pour 1000 femmes de plus de 14 ans en Suisse romande. Cette pénurie est particulièrement criante dans le Jura, en Valais et dans le canton de Fribourg, où l'on dénombre moins de 5 gynécologues pour 10'000 femmes.
Du côté des pédiatres, c'est le canton de Fribourg qui remporte la palme de la pénurie. Seulement 18 communes sur 127 peuvent compter sur la présence d'un ou plusieurs médecins pour enfant. Et seules huit communes ont un ou plusieurs pédopsychiatres installés sur leur territoire.
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INTERVIEW - Roberto Saviano, auteur de Gomorra: "J’aurais aimé ne pas détruire ma vie"
"En Italie, je vis avec tout un dispositif de sécurité, des voitures blindées et cinq à sept hommes qui assurent ma sécurité. Il faut toujours décider à l’avance de ce qu’on va faire. Il n’y a aucun espace pour faire quelque chose sur un coup de tête…": ce sont les mots de Roberto Saviano, l'auteur du fameux livre-enquête Gomorra sur la mafia napolitaine, au micro de la RTS.
L’Italien regrette cette perte de liberté et les entraves quotidiennes, mais aucunement son engagement. "J’aurais aimé faire les choses autrement, de manière à ne pas détruire ma vie", commente-t-il. Une vie d’errance, sans possibilité de se fixer ni de circuler comme tout un chacun.
Dans son dernier ouvrage, "Crie-le", aux éditions Gallimard, il évoque des figures courageuses, de la Grèce antique à nos jours. Dans son panthéon, Martin Luther King, Giordano Bruno, Emile Zola ou Anna Akhmatova. Et bien sûr, le juge anti-mafia Giovanni Falcone, tombé avec sa femme et son escorte.
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PAROLE À L'EXPERT - "Il y a toujours des foyers d'incendie qui restent sous le sol", prévient Marco Conedera
L'incendie qui s'est déclaré lundi sur les hauts de Bitsch s'était stabilisé en fin de semaine, mais n'est toujours pas complètement éteint. Le vent a ravivé des foyers.
>> La situation vendredi : Le feu en Haut-Valais n'est toujours pas maîtrisé au-dessus de Bitsch
Interrogé dans La Matinale de la RTS mercredi, Marco Conedera, directeur de l’antenne tessinoise de l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) craint que le feu puisse repartir, notamment à cause de braises cachées sous les cendres et dans les souches calcinées au sol. "Il y a toujours des foyers qui restent sous le sol, surtout dans les forêts de résineux comme c'est le cas ici. Il faut donc contrôler que le sol soit complètement libre du feu, sinon l'incendie peut repartir avec le vent", a-t-il averti.
Diverses technologies permettent de s'assurer que l'incendie est bel et bien éteint, poursuit Marco Conedera. "On peut le vérifier avec des drones équipés de lumières infrarouges pour détecter les parties du sol les plus chaudes et qui peuvent héberger des foyers. Ensuite, il faut creuser et les éteindre avec de l'eau. La bonne nouvelle est qu'on a besoin de peu d'eau pour ça."
La situation devrait rester tendue ces prochains jours. "En été, les fortes températures dessèchent encore plus la végétation. Il y a donc des facteurs prédisposants. La foudre est aussi une autre cause naturelle de feu en Suisse. Si on a des orages secs avec peu ou pas de pluie, on pourra avoir de nouveaux feux cet été", prévient-il.
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REPORTAGE - A Ayent, un lac oublié va faire office de source d'eau potable
A l’heure où l’approvisionnement en eau est un casse-tête pour la plupart des communes de Suisse, la commune d'Ayent (VS) est sur le point d’exploiter l’eau d’un lac entièrement recouvert par un pierrier. Le projet aura demandé 20 ans d'études de faisabilité.
En 1946, un tremblement de terre a donné naissance à un gigantesque pierrier au bas de la combe des Andins, recouvrant un plan d'eau connu sous le nom de lac Luchet. Quelques rares photos témoignent encore de sa présence.
S'il n'est plus visible, ce lac est une véritable mine d’or pour la commune, dont l’histoire est intimement liée à l'acheminement de l’eau pour son agriculture et sa population. Le projet d’extraction est déjà bien avancé, a expliqué dans le 12h45 de la RTS l'ingénieur Vincent Rebstein. "Depuis déjà 2010, on a fait des premiers essais de pompage. Des essais de longue durée ont également été faits entre 2020 et 2021."
A l’horizon 2026, la commune espère extraire 2800 litres d'eau par seconde, soit bien plus que ce qu'elle prélève actuellement dans le barrage du Rawil, à deux pas du pierrier.
>> Plus de détails dans notre article : La commune d'Ayent exploite un lac oublié pour augmenter sa réserve d'eau
ENQUÊTE - Les buvettes d'été, un business fragile mais juteux
Depuis maintenant dix ans sur les rives de Vidy à Lausanne, la Jetée de la Compagnie est prise d'assaut, et pas seulement à l'heure de l'apéro. Cette buvette saisonnière, pionnière du genre en terres vaudoises, fait un tel tabac qu'elle atteindrait allégrement le million et demi de chiffre d'affaires en moins de six mois d'activité. Selon les informations de la RTS, jusqu'à 25'000 francs y seraient même dépensés quotidiennement lors des journées de très grosse affluence. A titre de comparaison, très rares sont les restaurants et autres bistrots permanents à atteindre un tel résultat en Suisse.
Une douzaine de buvettes estivales se partagent aujourd'hui les rives vaudoises du Léman. Elles misent notamment sur du personnel temporaire en partie sur appel et des charges moins lourdes que celles d'un établissement ouvert à l'année. Un modèle d'affaires florissant et une activité convoitée, au point que l'attribution de ces lieux fait parfois des remous.
A Lausanne, les tenanciers des nouvelles buvettes sont tenus de céder la place après cinq ans d'activité. Autre condition imposée par la Ville (également appliquée à Morges et à Vevey): plutôt qu'un loyer fixe, un montant est perçu sur le chiffre d'affaires annuel, de 3% à partir de 550'000 francs, et de 1% supplémentaire par tranche de 100'000 francs, jusqu'à maximum 10%.
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RTSinfo