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"No wash", la nouvelle mode qui consiste à ne plus laver ses vêtements

Le "low wash", mouvement qui incite à moins laver ses vêtements pour préserver l’environnement, a de plus en plus d’adeptes en Suisse
Le "low wash", mouvement qui incite à moins laver ses vêtements pour préserver l’environnement, a de plus en plus d’adeptes en Suisse / 19h30 / 2 min. / le 21 juillet 2023
La tendance planétaire "no wash" ou "low wash", qui veut inciter les personnes à moins laver leurs vêtements pour préserver l'environnement, gagne la Suisse. Et au pays du propre en ordre, ce défi écologique est aussi un défi culturel.

Aérer ses habits plutôt que laver. Pour Fiona Burns, c'est devenu une habitude. Un petit geste pour la planète qu'elle applique au quotidien.

"Ici, j'ai un jean que j'ai déjà porté quatre fois cette semaine. Je vais le poser ici pour l'aérer", explique-t-elle dans le 19h30.

Pour la jeune femme, laver ses habits à la machine n'est donc pas quelque chose qu'elle fait automatiquement. "On n'a pas besoin de laver ses habits lorsqu'on les a portés une seule fois. Du moment que je n'ai pas de tache, je peux l'aérer et le remettre", explique-t-elle.

Essor sur les réseaux sociaux

Fiona Burns n'a pas attendu la mode du "no wash" ou "low wash" pour prendre conscience de l'impact environnemental des lessives. Mais actuellement, la tendance est en plein essor sur les réseaux sociaux et fait de plus en plus d'adeptes à travers le monde et en Suisse.

Les plus extrémistes prônent même de ne plus utiliser la machine à laver, comme le patron de Levi's. "J'ai ce jean depuis un an et il n'a pas encore vu une machine à laver. Je sais que ça semble totalement dégoûtant. Mais croyez-moi, c'est possible, vous pouvez le nettoyer, l'aérer et c'est bon", explique Chip Bergh.

Si chaque ménage en Suisse faisait une lessive en moins par semaine, on économiserait l'équivalent de la consommation d'électricité de 90'000 ménages par an et l’eau de 5000 piscines olympiques

Marlyne Sahakian, professeure de sociologie à l'Université de Genève

Au pays du propre en ordre - où l'on fait en moyenne trois lessives par semaine - cette pratique interroge. Mais pour diminuer notre consommation d'énergie, qui n'a cessé d'augmenter ces dernières années, laver moins pour laver mieux commence à s'imposer comme la solution.

Economies d'énergie et d'eau

C'est en tout cas ce que pense Marlyne Sahakian, professeure de sociologie à l'Université de Genève, qui a réalisé une étude sur le sujet.

"Essayer de contester ce qu'est la propreté, de remettre ça en question pour baisser la consommation d'énergie et d'eau, c'est intéressant et pertinent." Avant de poursuivre: car "si chaque ménage en Suisse faisait une lessive en moins par semaine, on économiserait l'équivalent de la consommation d'électricité de 90'000 ménages par an et l’eau de 5000 piscines olympiques."

Fiona Burns se fie à son odorat pour savoir si un vêtement mérite de finir au lave-linge. Et ce qui est sûr c'est qu'avec une lessive tous les dix jours, elle économise de l'eau, de l'électricité et aussi beaucoup de temps. Car moins laver, c'est aussi s'épargner une sacrée corvée.

Fanny Moille/fgn

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