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Les policiers bâlois réclament l'interdiction de filmer leurs interventions

Violences policières: amendes exigées pour celles et ceux qui les filment
Violences policières: amendes exigées pour celles et ceux qui les filment / 19h30 / 2 min. / le 23 juillet 2023
Les vidéos d'interventions policières sont de plus en plus présentes sur les réseaux sociaux. Afin d'éviter qu'ils ne soient cloués au pilori sur internet, des policiers réclament l'interdiction de filmer leurs interventions.

Dans la foulée de la mort de Nahel en France, abattu dans une voiture par la police fin juin, les vidéos de violence policière tournées par des quidams se multiplient également en Suisse.

Le 5 juillet à Zurich, les images du plaquage d'un enfant sur le sol durant de longues minutes par les forces de l'ordre ont provoqué de vives réactions après la publication de ces images amateur. La police zurichoise a dû s'expliquer: selon elle, cet enfant – qui menaçait des tiers – avait fui lors d'un transfert avant de pouvoir être rattrapé.

"Lorsque le deuxième policier est arrivé, le garçon lui a également donné des coups de pied. C’est pourquoi les agents l'ont mis au sol et lui ont passé les menottes", a-t-elle expliqué sur Twitter.

"Une fausse image" selon la police

A Bâle-Ville, les agents de police en ont assez. Selon eux, ces vidéos, qu'ils dénoncent comme souvent hors contexte, donnent une fausse image de leur travail. Leur association a exigé dimanche dans la NZZ l'interdiction de ces prises de vue. "Si l'intervention des policiers est à chaque fois déformée de manière aussi flagrante, l'interdiction de filmer ne doit plus être un tabou", a déclaré le vice-président de l'association Harald Zsedényi. Le groupe bâlois compte porter cette revendication également sur le plan national.

Du côté politique, l'UDC valaisan Jean-Luc Addor entend déposer une motion visant à punir celles et ceux qui filment la police. Pour le conseiller national, l'Etat a, certes, intérêt à une certaine transparence. "Mais si nous voulons que les agents des forces de l'ordre continuent à garantir notre sécurité, je pense qu'il faut commencer à les protéger et arrêter [...] de les traîner dans la boue", a-t-il plaidé dimanche dans le 19h30 de la RTS.

Amnesty veut "mieux documenter" les violences policières

Pour Amnesty, au contraire, les violences policières devraient être mieux documentées. Interdire ces prises de vue, comme le fait la Russie par exemple, enfreindrait les droits fondamentaux, notamment la liberté d'expression, a réagi son porte-parole Jean-Marie Banderet.

Alors que les polices s'équipent de plus en plus de caméras pour pouvoir montrer leur version des faits, Amnesty demande, elle, la création d'une instance indépendante pour que les victimes de violences policières puissent déposer plainte.

Sujet TV: Julien Chiffelle, Florence Vuistiner, Jean-Marc Heuberger
Adaptation web: Vincent Cherpillod

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