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Résistante à la sécheresse, la silphie pourrait remplacer le maïs trop gourmand en eau

La silphie, très résistante à la sécheresse et moins gourmande en eau, vient d’être introduite en Suisse
La silphie, très résistante à la sécheresse et moins gourmande en eau, vient d’être introduite en Suisse / 19h30 / 2 min. / le 7 août 2023
Particulièrement résistante à la sécheresse, la silphie suscite beaucoup d'espoir face aux bouleversements climatiques. Un jeune agriculteur jurassien teste actuellement cette semence destinée notamment à nourrir le bétail et qui pourrait être une alternative au maïs trop gourmand en eau.

Particulièrement coriace, la silphie encaisse le gel aussi bien que la sécheresse. Déjà répandue en Allemagne et en France, cette cousine du tournesol venue d'Amérique du Nord commence à intéresser certains agriculteurs en Suisse, qui y voient une alternative au maïs fourrager très gourmand en eau.

Première récolte encourageante

C'est le cas notamment de Stefan Zeugin, agriculteur à Movelier dans le canton du Jura, à l'origine de la toute première plantation dans le pays. Il a importé les premières graines de silphie en Suisse il y a deux ans.

L’été suivant a été aride, mais la plante a survécu, comme il l'explique lundi dans le 19h30.

"Je me suis dit qu'elle allait peut-être mourir, mais non", se réjouit-il. Et sa première récolte a été encourageante. "J’avais des doutes quand même, car ça a une autre odeur que le maïs en général. Mais on a mélangé, on a déchargé et après j’ai surveillé le troupeau. Mais c'est comme si les vaches ne voyaient pas de différence", décrit-il.

2000 francs l'hectare

Peut-on imaginer bientôt des champs de silphie à perte de vue dans le Jura? Pour Stefan Zeugin, ça reste un rêve lointain, notamment en raison de son coût élevé. En effet, pour l'heure, cette plante ne coûte pas moins de 2000 francs l'hectare. Mais elle peut survivre au moins 15 ans sur une parcelle.

Selon François Monin, directeur de la Chambre jurassienne d’agriculture, si le maïs ne devrait pas disparaître totalement du Jura, la silphie pourrait toutefois venir en aide à certains paysans plus à la peine.

"On est dans une région où il n'y a pas de grand bassin d'eau et c'est vrai qu'il y aura des difficultés comme on en a déjà aujourd'hui pour cette culture dans le canton du Jura."

Test jurassien observé

Les spécialistes observent ce premier test jurassien avec intérêt. Dario Fossati, expert en sélection de variétés végétales à l'Agroscope, explique dans le 19h30 que le changement climatique est devenu le défi majeur pour les sélectionneurs.

"Le changement climatique impacte tous les aspects de la sélection. Que ce soit au niveau du rendement, de la qualité des produits ou encore des nouvelles maladies qui peuvent émerger."

Outre la silphie, le sorgho, une autre plante fourragère, représente également un espoir pour les agriculteurs suisses. "Il y a des études en cours actuellement. Le sorgho résiste mieux au sec et au chaud que le maïs. Mais ça ne remplace pas totalement le maïs, ça étoffe la palette des cultures qu'on peut utiliser", précise-t-il.

Selon lui, il s'agira à l'avenir de multiplier les différentes variétés ou cultures pour minimiser les risques de pénurie. "Il faudra aussi adapter les espèces que l'on trouve en Suisse au climat qui change."

Vincent Jacquat/fgn

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