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En salle ou à la montagne, la grimpe fait de plus en plus d'adeptes en Suisse

Le nombre de salles d'escalade en Suisse romande est passé de 3 à près de 30. [Depositphotos - logoff]
En salle ou dans la montagne, la grimpe fait de plus en plus d'adeptes en Suisse / La Matinale / 2 min. / le 8 août 2023
Les Championnats du monde d'escalade qui ont lieu actuellement à Berne attirent un public très nombreux. Il faut dire que la pratique a énormément évolué en 20 ans, passant d'un sport de niche à un loisir populaire, et d'un sport de montagne à un loisir urbain.

Ça se bouscule à la Postfinance Arena de Berne pour assister aux Championnats de monde d'escalade qui se sont ouverts la semaine dernière et qui dureront jusqu'à ce samedi. A chaque phase finale, quelque 10'000 spectateurs et spectatrices assistent aux compétitions.

Après 1995 et 2001, la Suisse accueille pour la troisième fois cet événement toujours plus populaire. Encore impensable il y a dix ans, le grand public est aujourd'hui prêt à débourser de l’argent pour un ticket, comme il le fait pour voir un match de hockey sur glace ou de football.

4,4% de la population pratique la grimpe

Il faut dire que les adeptes de l’escalade sont toujours plus nombreux en Suisse. Selon les dernières statistiques fédérales, ils sont 4,4% de la population à pratiquer cette discipline, soit davantage que le snowboard ou le tennis.

Une compétitrice italienne à la Coupe du monde d'escalade, le 6 août 2023 à Berne. [Keystone - Anthony Anex]
Une compétitrice italienne à la Coupe du monde d'escalade, le 6 août 2023 à Berne. [Keystone - Anthony Anex]

Comme preuve de cet engouement, le nombre de salles de grimpe a explosé en Suisse, depuis la première du genre ouverte en Suisse romande en 2005 à Bulle. On en compte désormais une trentaine.

Daniel Rebetez, responsable d’un réseau de salles et membre du comité d’organisation des Championnats du monde à Berne, confirme ce véritable boom dans La Matinale.

"On a ouvert notre premier centre de grimpe en 2011. Nous avons tout de suite eu une très bonne fréquentation, mais ça restait encore des gens du milieu qui pratiquaient en montagne. Et ce qu'on voit ces dix dernières années, c'est qu'il y a vraiment une croissance au niveau du public, particulièrement en salle d'escalade de bloc."

La grande simplicité de ce sport explique, selon lui, son engouement. "Au centre-ville de Lausanne, on a par exemple une infrastructure qui marche très bien, avec énormément de gens qui viennent pratiquer l'escalade presque urbaine. On a juste besoin d'une paire de chaussons d'escalade et de la magnésie sur les mains, il n'y a pas beaucoup de règles. Cette facilité fait que ce sport est accessible à chacun et chacune." Pour répondre à cette demande et développer encore la pratique, il faudra selon lui envisager dans l'avenir l'ouverture de nouvelles salles.

A noter que de nouvelles infrastructures sont déjà en construction, comme à Bienne où une salle réservée à l’équipe nationale ouvrira en 2025.

Trop de salles?

Une personne sur le mur de grimpe des Halles sportvies de Beaulieu, à Lausanne. [Jean-Christophe Bott) - Keystone]
Une personne sur le mur de grimpe des Halles sportvies de Beaulieu, à Lausanne. [Jean-Christophe Bott) - Keystone]

Dans certaines zones, on déplore au contraire un nombre de salles de grimpe trop important, si bien que certaines régions seraient à saturation. C'est du moins ce que relève le responsable du "Cube" au Mont-sur-Lausanne.

"Sur l'Arc lémanique, on arrive à saturation. On a senti une grande différence depuis l'ouverture d'une salle juste à côté de chez nous. Au fur et à mesure, depuis janvier, les gens ne se sont pas réabonnés", souligne Laurent Grandjean, qui a dû procéder à des licenciements. Selon lui, pour retrouver sa fréquentation, il faudra faire plus que se reposer sur le boom de l’escalade: soigner l’accueil de la clientèle et ne pas se contenter "d’un tourniquet à l’entrée".

Julie Rausis/fgn

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