Dans plusieurs pays, les météorologues sont pris à partie, accusés de se tromper dans leurs prévisions, mais aussi de manipuler les bulletins pour les rendre plus alarmants.
Une situation vécue au mois de mai par l'agence météorologique nationale d'Espagne, lorsqu'elle a annoncé des températures anormalement élevées. La vague de chaleur s'est avérée correcte, mais les prévisions et les analyses ont généré un flot d'insultes et de menaces.
>> Lire : Des climatosceptiques se déchaînent contre l'agence météorologique espagnole
Plusieurs messages anonymes ont mis en doute la véracité du changement climatique et ont sous-entendu que l'agence participait à un large complot pour créer la panique. Le gouvernement espagnol a dû prendre position pour dénoncer ces attaques.
Un mois plus tard, en France, la chaîne publique France 2 a également constaté une hausse des accusations de désinformation à propos des évènements extrêmes et de leur lien avec le climat.
La Suisse entre aussi dans le débat
Au mois de juillet, Météosuisse avait lancé une alerte orage de quatre sur quatre, mais par rapport aux prévisions, la tempête s'est avérée moindre. A l'inverse, la tempête qui a ravagé La Chaux-de-Fonds n'a pas été prévue. A chacun de ces épisodes, les météorologues doivent s'expliquer, voire défendre leur travail.
Des critiques viennent aussi du monde politique. Récemment, le journal conservateur Weltwoche a dénoncé les prévisions de l'application météo de SRF. Elles prévoyaient, dans certains endroits de la Méditerranée, des températures plus élevées de quelques degrés.
Un conseiller national UDC accuse donc le diffuseur alémanique de truquer délibérément les prévisions pour alimenter une panique climatique et faire avancer l'agenda des Verts. Le météorologue en chef de SRF a reconnu des erreurs, tout en jugeant la critique absurde puisque ces prévisions sont le résultat d'un algorithme complètement automatique.
Le public attend davantage de précision
Invitée mercredi dans l'émission Forum, Marianne Giroud-Gaillard, météorologue à Météosuisse, constate une augmentation des critiques sur les réseaux sociaux. "Par moments, on a l'impression que cela est lié au fait que l'on est un service public".
"On peut estimer qu'il y a davantage d'attente du public en termes de précision et de durée de la prévision. On sait aussi que la population a accès à davantage d'information", observe la météorologue.
Les phénomènes météorologiques restent complexes, ils intégrent une part d'incertitude, "on communique de plus en plus en termes de probabilité et de scénarios possibles. (...) En cas d'orages, on ne peut pas dire avant une heure où ils auront lieu", rappelle Marianne Giroud-Gaillard.
Sujet radio: Etienne Kocher
Adaptation web: Miroslav Mares