Le comité a récolté plus de 128'000 signatures en 13 mois, peut-on lire jeudi dans un communiqué du comité de cette initiative, qui demande que la redevance Serafe soit abaissée de 335 à 200 francs par an et que les entreprises en soient totalement exemptées. La répartition de l'argent doit en revanche rester identique pour les chaînes de radio et de télévision privées, selon le texte.
Selon la conseillère nationale Daniela Schneeberger (PLR), vice-présidente de l'Union suisse des arts et métiers (Usam), cette initiative est "importante, car elle libère les entreprises et les commerces de la redevance SSR". En outre, selon Marco Chiesa, président de l'UDC Suisse, elle est attendue depuis longtemps.
Ce texte fait suite à l'initiative "No Billag", qui a été clairement rejetée il y a cinq ans en mars 2018 par 71,6% des votantes et des votants. Il a été lancé par l'UDC, l'Usam et les jeunes PLR.
Par ailleurs, au Tessin, le journal gratuit Il Mattino della Domenica - organe officiel de la Lega depuis 1991 - a récolté plus de 30'000 signatures pour cette nouvelle offensive contre les médias de service public.
L'opposition déjà en place
Une alliance "Pour la diversité des médias" composée de personnalités du monde politique, culturel, économique ainsi que de la société civile s'est déjà constituée contre l'initiative. Associée à Suisseculture, elle met en garde contre une "attaque frontale contre la diversité des médias". En effet, dans une Suisse quadrilingue et de petite taille, le marché ne permet pas de financer des formats d'information et de fond convaincants.
Côté culture, les programmes de la SSR représentent des plateformes importantes pour la production artistique et la diffusion de celle-ci, écrivent les deux organisations dans un communiqué jeudi. Sans oublier que de nombreux films et séries sont co-produits grâce à un financement de la SSR.
"Porte ouverte aux plateformes"
"La question des médias et de l’information est aujourd'hui de première importance", a rappelé Gilles Marchand, le directeur général de la SSR, dans une chronique publiée récemment dans Le Temps. (...) "Elle est sans doute vitale pour une Suisse dont le destin repose sur la force de sa démocratie directe."
Selon l'ex-directeur de la RTS, "le démantèlement du service public créerait des régions semi-désertiques sur le plan médiatique, que se dépêcheraient d'investir des diffuseurs étrangers et des plateformes internationales, pour l'essentiel américaines."
Pour continuer de fonctionner, la SSR se verrait obligée de faire des sacrifices, notamment du côté romand. Des programmes sportifs, musicaux ou de fiction seraient aussi fortement limités.
ats/jop