Pour le parti écologiste, le potentiel de la Suisse en matière de solaire est énorme. Mais avant de créer de gigantesques parcs alpins, qui auraient un impact sur l'environnement, sa direction estime qu'il faut exploiter les bâtiments déjà construits.
Le texte de l'initiative veut ainsi rendre obligatoire la production d'énergie renouvelable sur "les surfaces appropriées des constructions ou installations", comme les toits, façades et autres parois antibruit, sauf si elle se heurte "à des intérêts de protection", c'est-à-dire les bâtiments historiques ou protégés.
Pour toutes nouvelles constructions ou rénovations, l'obligation entrerait en vigueur dès l'année suivant la votation. Pour les bâtiments existants, un délai de quinze ans est prévu, et pourra être reporté à 2050 dans certains cas. "L'idée est d'accompagner les propriétaires", souligne la députée verte genevoise Delphine Klopfenstein Broggini dans le journal dominical.
Les avantages de la décentralisation
Selon elle, l'initiative permettrait de revenir à une "logique de quartier" dans la production énergétique et de gagner ainsi en sécurité. Elle rappelle enfin que, selon un sondage publié fin mai, "97% de la population est favorable aux installations solaires sur les toits".
>> Lire à ce sujet : La population suisse est favorable à développer les énergies renouvelables, selon un sondage
La recrudescence de panneaux solaires, voulue par la Confédération pour atteindre les objectifs climatiques, pourrait mettre le réseau électrique à rude épreuve, prévient le gestionnaire de réseau Swissgrid, interpellé dimanche par l'agence Keystone-ATS.
Le réseau électrique suisse présente déjà des goulets d'étranglement structurels, indique Swissgrid, qui sont aggravés par les nouvelles grandes centrales électriques. Il a besoin d'être développé pour pouvoir transporter l'électricité nouvellement produite. Face aux défis, l'entreprise dit mettre en œuvre une stratégie pour 2025 et élabore depuis novembre sa stratégie jusqu'en 2040.
Dix projets en développement d'ici 2025
La stratégie 2025 comprend dix projets qui se trouvent à différentes phases de construction et d'étude. D'autres sont achevés, comme l'extension continue à deux lignes de 380 kilovolts entre Pradella et La Punt (GR).
Swissgrid consacre entre 200 et 290 millions de francs par an aux dix projets de la stratégie 2025.
jop avec ats
Projets freinés ou redimensionnés en Valais
Mi-juillet, un projet de parc solaire de la vallée de Viège (VS) a dû être redimensionné en raison de risques d'avalanches ou d'éboulements, mais aussi des difficultés de raccordement au réseau. Il prévoyait initialement l'installation de 800'000 modules solaires permettant de produire 1,44 terawattheure (TWh) d'électricité.
Plusieurs importants projets solaires ont déjà dû être redimensionnés en Valais ces dernières années, comme la grande installation de Grengiols.
L'exemple valaisan montre que les goulets d'étranglement pouvaient être un obstacle à la transition énergétique, alors que le canton veut se profiler comme canton pionnier du photovoltaïque. Six projets solaires sont annoncé, mais le raccordement au réseau constitue un important défi et les procédures prennent du temps.
Dans les Grisons, autre canton de montagne qui compte au moins dix projets solaires, l'extension du réseau est plus avancée. Enfin, en Suisse romande, le réseau existant ne comporte qu'une seule liaison de 380 kilovolts. Pour Swissgrid, l'achèvement des projets de la stratégie 2025 est donc très urgent.
Selon Swissgrid, l'absence de ligne à haute tension n'est toutefois pas un obstacle en soi aux nouvelles centrales: outre le raccordement, il faut également développer le réseau en amont, y compris les transformateurs et les lignes de transport. C'est pourquoi l'entreprise estime qu'il est important qu'elle soit directement impliquée dès la procédure de planification.