Les convois viennent souvent de l'étranger et sont composés de wagons de provenances différentes, avec des cargaisons différentes, envoyées par des expéditeurs différents.
Dans ce système complexe, les responsabilités sont diluées. Les détenteurs des wagons se chargent de leur entretien, mais ceux qui installent le chargement doivent s'assurer de le faire dans les règles de l'art. Dans les faits, une grande partie de la sécurité se joue en dehors des frontières suisses.
Des accidents peu fréquents
Malgré cette difficulté, les accidents liés au fret ferroviaire sont relativement rares en Suisse. Ils représentent environ un septième de l'ensemble des accidents du rail, pour la plupart d'une faible gravité.
"Le transport ferroviaire est de manière générale extrêmement sûr", souligne mercredi dans La Matinale Florence Pictet, la porte-parole de l'Office fédéral des transports (OFT).
"Si vous le comparez au transport routier, il n'y a pas photo! Un accident comme celui qui vient de survenir au Gothard est extrêmement rare", déclare-t-elle.
Technologie de surveillance
En Suisse, pour limiter au maximum le risque d'accident, on mise entre autres sur des technologies de contrôle automatique. Ces instruments sont installés entre les voies et sont capables de détecter toutes sortes de problèmes sur des trains en marche, par exemple une charge irrégulière, une température trop élevée sur une roue, un défaut au niveau des freins ou encore une fuite de produits chimiques.
Lorsque cela arrive, une alarme se déclenche et le train est arrêté. Mais dans la majorité des cas, les irrégularités ne représentent pas de danger immédiat.
Contrôle par l'Etat
L'OFT effectue de son côté des contrôles ponctuels. Il avait d'ailleurs pointé du doigt de trop nombreux défauts sur les trains marchandises, dans un rapport publié en 2019. Depuis, la situation s'est améliorée.
Plus de 400 trains - soit 7000 wagons - ont été inspectés l'an dernier. Des défauts techniques ont été constatés dans seulement 5% des cas.
"De façon générale, on constate ces dernières années que le nombre de défauts est en baisse", observe Florence Pictet.
La porte-parole ajoute que l'OFT cherche également à sensibiliser les entreprises, en Suisse mais aussi à l'extérieur. "Cela nécessite une grande coordination et des liens étroits avec les acteurs à l'étranger", pointe Florence Pictet.
Marielle Savoy/ami