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Christian Levrat: "La Poste doit multiplier les points de contact auprès de la population"

L'invité de la Matinale (vidéo) - Christian Levrat, directeur de La Poste et d'UNICEF suisse
L'invité de la Matinale (vidéo) - Christian Levrat, directeur de La Poste et d'UNICEF suisse / L'invité-e de La Matinale (en vidéo) / 11 min. / le 21 août 2023
Christian Levrat, président de La Poste et d'UNICEF Suisse, était invité lundi dans La Matinale de la RTS pour s'exprimer sur les défis du géant jaune. Le Fribourgeois plaide pour que l'entreprise oeuvre au plus proche de la population, afin de faire face et de s'adapter à l'évolution de ses besoins.

Président du conseil d'administration de La Poste depuis trois ans, Christian Levrat est revenu lundi dans La Matinale de la RTS sur les enjeux auxquels fait face le géant jaune. Les restructurations annoncées récemment, qui vont notamment entraîner une augmentation des prix, sont jugées nécessaires par l'ancien président du Parti socialiste suisse (2012-2021).

"Le service public n'est pas un musée. Les besoins du public évoluent très rapidement, on le voit avec le trafic des paiements: il n'y a pas si longtemps, il était d'usage de faire ses paiements aux bureaux de poste. Or, ce trafic a baissé de 20% l'an dernier et de 20% également en 2021. Et les tendances pour cette année sont similaires", prévient-il.

La digitalisation du trafic de paiements, mais aussi de celui du courrier, doit être prise en compte dans les calculs de La Poste, car le trafic de paiements contribue à financer les coûts du réseau des offices de poste. "Nous devons trouver des solutions. Nous avons aujourd'hui une transformation de l'entreprise qu'il faut accompagner, parce qu'elle correspond à une transformation des besoins de nos clients. C'est cela moderniser le service public: suivre les besoins de nos clients là où ils sont", souligne le Fribourgeois.

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Le seul moyen de maintenir des emplois à La Poste est d'avoir des prestations qui correspondent à ce que veulent les gens

Christian Levrat, président du conseil d'administration de La Poste

Proximité avec la population

Il faut pour cela multiplier les points de contact sur le terrain auprès de la population, estime Christian Levrat, qui cite l'exemple des automates "My Post 24" où il est possible de déposer et récupérer ses colis à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. Néanmoins, "cela ne signifie pas que l'on ne doive pas, ici et là, restructurer le réseau ou qu'il ne faille pas automatiser certaines prestations", glisse-t-il.

Ces mesures ont également des conséquences sur l'emploi. Mais pour le président, "si nous ne faisons rien, si nous regardons simplement les volumes de courrier baisser, le trafic des paiements disparaître et les habitudes des gens changer, les emplois seront condamnés".

Le seul moyen de les maintenir est de garantir la pertinence du service universel proposé par le géant jaune et d'offrir des prestations "qui correspondent à ce que veulent les gens", martèle le responsable. "C'est une évidence en termes de société, mais aussi pour les employés de La Poste qui veulent un emploi qui ait du sens."

Propos recueillis par Pietro Bugnon/iar

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"Elargir les horizons" avec l'UNICEF

Christian Levrat est par ailleurs aussi président d'UNICEF Suisse depuis mai dernier. Selon lui, cette nouvelle fonction fait écho à un engagement ancien: "J'ai commencé ma vie professionnelle dans les oeuvres d'entraide, à Caritas Suisse et à l'OSAR (Organisation suisse d'aide aux réfugiés, ndlr)", rappelle-t-il.

"Il est important pour moi d'avoir un engagement humanitaire et honorifique un peu plus large. Avec La Poste, je suis très ancré dans la réalité quotidienne économique des Suisses et des Suissesses. Cet engagement à l'UNICEF permet d'élargir les horizons."

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Quant à la politique, l'ancien président du Parti socialiste dit être définitivement passé à autre chose. "Je crois que j'ai fait le tour de ce que la politique pouvait proposer. Il faut parfois avoir le courage de tourner la page."